Investir dans une politique d'éducation et de formation offensive
Propositions et réflexions de l'OGB-L sur la politique de l'éducation et de la formation
Investir dans une politique d'éducation et de formation offensive !
Problèmes d'une société,
problèmes de son école
Un certain nombre des difficultés auxquelles doit faire face l'école aujourd'hui résultent des changements de notre société :
- Nous vivons dans une société de l'image et d'informations atomisées, une société des impressions fortes, mais rapides et passagères, une société du divertissement, plus souvent tournée vers la consommation passive que vers l'action créative. L'école est par conséquent confrontée à des élèves qui ont du mal à se concentrer, qui rechignent devant un effort dont ils ne voient pas l'utilité immédiate et qui acceptent mal une certaine discipline intellectuelle.
- Le rôle de la famille a changé: Un nombre grandissant de familles soit bi- soit monoparentales ne souhaitent ou ne peuvent plus assumer les missions éducatives traditionnellement confiées aux familles. La transmission de connaissances n'aboutit pas, si elle ne peut s'appuyer sur un savoir-être qui fait souvent défaut aux élèves d'aujourd'hui.
- Les compétences de base requises pour trouver durablement une place dans la société - même pour exercer un emploi à qualification élémentaire - et pour exercer une citoyenneté active dans notre société complexe deviennent de plus en plus nombreuses. L'école est aujourd'hui appelée à conférer à chacun des compétences sociales et culturelles et une qualification professionnelle, tout en maintenant un bon niveau des diplômes.
- La montée du chômage sur un marché de l'emploi de plus en plus exigeant et régionalisé tend à démotiver un certain nombre de jeunes dès qu'ils réalisent qu'ils ne se trouvent pas parmi les mieux placés dans cette course à l'emploi.
- Le travail comporte chaque jour des dimensions nouvelles, il faut sans cesse acquérir des qualifications nouvelles et mettre à jour ses compétences et son savoir, ce qui exige un apprentissage tout au long de la vie.
- La situation linguistique particulière du Luxembourg où l'apprentissage est basé sur deux langues d'enseignement (l'allemand et le français), qui sont toutes deux des langues étrangères de façon plus ou moins prononcée pour les élèves. La composition multiculturelle de la population luxembourgeoise fait que, selon leurs origines et le milieu dans lequel ils grandissent les élèves se sentent plus proches de l'allemand ou plus proches du français.
- Une montée en force de l'individualisme concomitante au retour du libéralisme économique risque de miner à terme la solidarité et la cohésion sociales.
- L'inégalité de l'accès aux études croît de nouveau, générée par un ralentissement de la progression des revenus dicté, en ordre principal, par la mondialisation de l'économie.
L'école ne peut résoudre
à elle seule,
tous les problèmes,
La mission éducative de l'école va aujourd'hui croissant, mais il serait illusoire de penser qu'elle puisse, pendant le temps dont elle dispose, prendre en charge toutes les missions éducatives traditionnellement confiées aux familles. Il faut des relais, qu'il s'agisse de la famille, de foyers du jour, de maisons des jeunes, d'activités para- et parascolaires. L'éducation des jeunes doit se poursuivre en dehors du cadre scolaire. Là où là famille n'accomplit plus cette tâche, la société a des responsabilités à assumer, si elle ne veut pas laisser les jeunes devenir des proies faciles pour le monde des médias et de la consommation, avec les résultats que nous commençons à entrevoir.
L'augmentation du niveau de qualification individuel et collectif devient de plus en plus important pour le développement de notre société et pour tous les individus qui la composent. Toutefois ce n'est pas seulement en augmentant le niveau de qualification des jeunes qu'on réussira à créer des emplois et à rétablir le plein-emploi. Cela ne veut pas dire qu'il ne faille viser une meilleure qualification pour tous, mais il faut aussi une politique économique et sociale qui vise au-delà du plein-emploi, des conditions de travail et de rémunération équitables afin d'éviter de pousser dans la résignation une part croissante de la population.
L'école ne peut réussir seule à suivre les évolutions rapides qui ont lieu sur le marché du travail et dans les différents professions et métiers. Les entreprises ont également des responsabilités de formation dans la formation professionnelle initiale (apprentissage, formations en alternance, collaboration avec les écoles, informations sur les évolutions pré- visibles des métiers et professions) dans le domaine de l'insertion des jeunes lors de leur première expérience professionnelle et dans la formation continue de leurs salariés.
Cela ne veut pas dire que l'école peut se contenter de transmettre les compétences qui ont été utiles aux générations précédentes. Elle doit adapter ses programmes à l'évolution des connaissances et former les jeunes e.a. à l'utilisation des nouvelles techniques de la communication
et cependant elle peut
et doit mieux faire
On ne peut fermer les yeux devant les graves problèmes qui existent, et l'école doit accepter un certain nombre de cri- tiques et rechercher des solutions :
- Trop de jeunes quittent l'école sans qualification professionnelle.
- Parmi les jeunes en difficulté, le pourcentage élevé de non-luxembourgeois indique que l'école ne remplit qu'insuffisamment sa fonction l'intégration des jeunes d'origine étrangère.
- On observe une recrudescence de l'illettrisme et, d'un autre côté, une certaine dévaluation des diplômes. Il semble que l'école ait tendance à faire moins bien que par le passé.
Les causes de ces difficultés sont à rechercher chez les différents acteurs qui doivent réagir ensemble pour rendre l'école plus performante et capable de répondre aux profondes mutations de la société :
- du côté des enseignants,
- du côté des élèves,
- du côté des parents d'élèves,
- du côté des responsables politiques.
Pour l'OGB-L plusieurs revendications fondamentales découlent des constats qui précèdent :