Une Éducation publique de qualité pour réaliser l'égalité des sexes
INTERNATIONALE DE L'EDUCATION
Une Éducation publique de qualité pour réaliser l'égalité des sexes
Lors du Sommet des Nations Unies pour le millénaire en 2000, 191 chefs d'Etats et de gouvernements ont réaffirmé leur engagement à réaliser l'égalité des droits pour les femmes et les filles en approuvant l'objectif 3: promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Ce n'était pas la première fois qu'un tel engagement était pris.
Avant le Sommet des Nations unies, tous les pays concernés, à l'exception d'un, avaient ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), et la Convention sur les droits des enfants. Ils avaient aussi pris des engagements similaires à l'Organisation internationale du travail, approuvant des conventions et des recommandations, dont celles sur la protection de la maternité, sur les droits au travail des femmes et sur l'équité salariale. Des promesses solennelles avaient également été faites en matière d'Education Pour Tous à Jomtien et à Dakar. En 1995, lors de la Conférence des Nations Unies de Beijing, la communauté internationale a franchi un important pas en avant en approuvant la Plate-forme d'Action (PFA), que l'on pourrait considérer comme le document international le plus important jamais produit sur les droits des femmes.
Lors de tous ces événements et dans les documents qui s'y rapportent, l'éducation est présentée comme l'un des outils les plus importants pour garantir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Mais on est rarement arrivé à une échéance sans qu'il n'y ait eu des excuses d'un gouvernement ou des prétextes justifiant l'absence d'action, voire le report de la réalisation des objectifs fixés.
En 2005, les Objectifs du millénaire pour le développement OMD+5 ont été marqués par l'échec de la réalisation des objectifs … "Éliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de l'enseignement en 2015 au plus tard". L'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes vont exiger des changements radicaux et une volonté politique dans la distribution des ressources, en matière d'égalité des chances et de pouvoir, en commençant par des ressources adéquates pour assurer une éducation publique de qualité pour tous, femmes comme hommes.
L'éducation est fondamentale parce que l'éducation est un processus d'acquisition d'autonomie. Cependant, l'éducation à elle seule ne suffit pas. L'impact positif de l'éducation sur le statut des femmes dépend fortement du contexte. Des facteurs - dont le niveau de développement économique, les caractéristiques du marché de l'emploi et le degré de stratification des genres- ont tous un impact négatif sur la situation des femmes, même de celles qui ont un niveau très élevé d'éducation
Les Nations Unies ont retenu 7 priorités stratégiques comme cadre d'action pour l'objectif 3 du millénaire - Egalité de genre et Pouvoir des femmes :
1. Renforcer les possibilités d'éducation post-primaire pour les filles, tout en honorant les engagements en matière d'éducation primaire universelle.
2. Garantir la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction.
3. Investir dans les infrastructures en vue de réduire la charge d'heures des femmes et des filles.
4. Garantir les droits à la propriété et à l'héritage des femmes et des filles.
5. Eliminer l'inégalité de genre en matière d'emploi en réduisant la dépendance des femmes envers l'emploi informel, en réduisant l'écart salarial entre les sexes et en réduisant la ségrégation dans l'emploi.
6. Accroître la représentativité des femmes aux parlements nationaux et dans les organes gouvernementaux locaux.
7. Lutter contre la violence à l'encontre des femmes et des filles.
Le SEW/OGB-L et sa confédération internationale, l'Internationale de l'Education, souhaitent célébrer cette Journée internationale de la Femme en mettant en lumière l'importance de ces sept actions prioritaires.
Le SEW/OGB-L salue les mesures prévues en matière d'éducation et de formation ancrées dans le Plan d'action national d'égalité des femmes et des hommes et espère avoir plus de détails. En outre, le SEW/OGB-L demande que des efforts accrus soient faits pour combattre le déséquilibre entre le nombre des hommes et celui des femmes dans l'enseignement et que tous les responsables politiques s'engagent enfin pour la mise en place d'un encadrement péri- et parascolaire de qualité pour créer ainsi la base pour toute égalité des chances et afin que les femmes puissent vraiment s'engager sur le marché de l'emploi.
Communiqué par le SEW/OGB-L
Luxembourg, le 7 mars 2006