Master 1 et 2 en sciences de léducation : la position du SEW
Master 1 et 2 en sciences de l'éducation : la position du SEW
Dans le cadre de l'établissement du plan d'études quadriennal de l'Université de Luxembourg, le coordinateur général du stage pédagogique et des enseignants-chercheurs de la formation pédagogique des enseignants du secondaire, Jean-Marie Weber, a soumis à l'avis de notre syndicat un document de travail concernant deux Masters en éducation:
Les deux masters seraient dotés à chaque fois de 120 ECTS1) et auraient l'avantage de certifier à un niveau international un master professionnel aux stagiaires, respectivement un master en sciences de l'éducation aux enseignant/es qui feraient également un Master 2.
Fondamentalement, le SEW soutient ces initiatives sous-tendant une qualité accrue de la formation pédagogique des professeur/es et prévoyant une formation des personnes intervenant dans la formation des stagiaires. Le SEW est également d'avis que seule une unité de recherche performante pourra faire face aux défis multiples que doit relever l'enseignement luxembourgeois. Nous approuvons aussi les concertations et partenariats prévus avec des universités de pays voisins.
Ceci dit, le document de travail soulève de nombreuses questions.
Il y a d'abord celle de l'accès au Master 1. Lors d'une entrevue avec les trois syndicats d'enseignant/es du postprimaire, ce vendredi 25 novembre, Monsieur Weber a garanti que la condition d'accès sera un master académique disciplinaire, donc la formation actuelle de 4, voire 5 années d'études universitaires dans la discipline enseignée.
Un autre problème majeur concerne les contenus des deux masters: pour l'instant, il ne figure que des titres assez généraux dans le papier. Sans descriptif, il est impossible d'en juger la pertinence. Quant aux « vacataires », appelé/es à assumer le rôle de formateurs dans le cadre du Master 1 ( et qui devraient provenir en grande partie du corps enseignant du postprimaire), il est difficile de s'imaginer comment ils pourraient assurer 60 heures de cours par an, tant qu'ils ne bénéficieront pas d'une décharge! Or, la loi portant création de l'UdL (art. 39) contient la condition contreproductive que seul/e un/e enseignant/e qui assure une tâche complète peut devenir « vacataire »; il faudra donc que cette disposition en soit éliminée. Et nous voilà en face d'un autre problème de taille: le papier sous revue évoque un début possible du Master 1 pour 2006/07 et du Master 2 pour 2007/08. Il est d'ores et déjà clair que cela est impossible et le SEW plaide vraiment pour une démarche qui prenne le temps de mettre sur pied une formation de qualité.
Enfin, le papier envisage que l'actuel travail de candidature puisse être remplacé par un mémoire scientifique de didactique disciplinaire, ce qui est complètement irréaliste car les stagiaires ne pourront pas rédiger en plus de leur portfolio et dossier de soutenance un tel mémoire pendant les 2 années de leur formation. Par ailleurs, le mémoire de candidature constitue actuellement un élément de carrière du professeur et il n'a rien à voir dans la formation pédagogique proprement dite.
Il est évident que ce projet n'est qu'un premier jet qu'il faudra peaufiner et rediscuter en détail. Dans ce contexte, le SEW se réjouit de l'offre de dialogue de M. Weber, qui a proposé d'autres entrevues pour discuter du stage et des deux masters. Nous évoquerons également toute la problématique de la formation des enseignant/es du postprimaire à l'occasion de notre entrevue avec la Ministre de l'Education Nationale fixée au 15 décembre.
Il reste que le SEW déplore l'action des deux autres syndicats d'enseignant/ es, l'APESS et la FEDUSEEnseignement, qui ont distribué la semaine dernière un tract dans lequel ils s'attaquent violemment à la proposition des deux Masters. Nous désapprouvons ce soudain manque de solidarité syndicale, puisque le SEW n'avait même pas été contacté et nous trouvons dommage que les deux syndicats n'aient même pas attendu les issues de l'entrevue qui leur avait été proposée depuis 2 semaines, avant de condamner l'initiative.
le 28 novembre 2005,
le comité secondaire du SEW
1) ECTS = European Credit Tranfer System