Rendre transparentes les mutations et les nominations des professeurs !

27.08.2003

Dans les prochains jours aura lieu la fameuse foire annuelle aux enseignant(e)s des chefs d'établissements ("Kënnerchersmaart") de l'enseignement secondaire et secondaire technique.
A cette occasion, le SEW tient une nouvelle fois à mettre en évidence le manque de transparence des mutations des professeurs et des nominations des stagiaires qui viennent de réussir leur examen.
Contrairement à ce qui se passe dans l'enseignement primaire, où les postes vacants sont publiés officiellement dans le courrier de l'Education nationale, les mutations et les nominations dans l'ES et l'EST restent l'apanage des directeurs et directrices des lycées et lycées techniques. Aucune vacance de poste n'est officiellement publiée: c'est aux chefs d'établissements qu'appartient le privilège de demander la création d'un nouveau poste dans leur lycée ou de "laisser partir" un(e) enseignant(e) qui demande sa mutation.
Si dans une certaine branche, le ou la candidat(e) qui se trouve en tête de la liste d'attente, fait sa demande de mutation pour un lycée et que le chef d'établissement de ce lycée ne veut pas de la personne en question, - ou qu'il souhaite garder une place pour quelqu'un d'autre qui actuellement, ne se trouve pas en "pole position" -, il peut bloquer le poste pendant des années en engageant par exemple un(e) chargé(e) de cours. La direction peut aussi s'arranger avec celle d'un autre lycée. Ainsi elle peut lui "emprunter" un(e) enseignant(e) dans la branche donnée, pour quelques leçons par semaine, tout en envoyant en échange, au besoin, un(e) de ses propres enseignant(e)s dans l'autre lycée .... Parfois le (la) candidat(e) souhaité(e) est ainsi muté(e) inofficiellement tout en restant officiellement attaché(e) à un autre établissement.
Ces pratiques informelles rendent le système des mutations et des nominations totalement opaque et accroissent d'autant le pouvoir discrétionnaire des directeurs et directrices. Il est évident que sous ces conditions, l'hypothétique autonomie des établissements reviendrait à une farce !
Mais il y a plus: lors d'une entrevue avec la ministre de l'éducation nationale en date du 22 mars 2000, la délégation du SEW/OGB-L était étonnée d'apprendre que les écarts entre les besoins inscrits dans le rapport de planification de juillet 1999 et le nombre de candidat(e)s admis(e)s au concours en septembre dans les différentes branches d'enseignement, s'expliquent par le fait que les directeurs et directrices ont déclaré moins de postes vacants pour leurs établissements respectifs que ne le prévoit le scénario minimum du rapport.
Les pratiques informelles des chefs d'établissement bloquent par conséquent le recrutement lui-même et vont donc manifestement à l'encontre des intérêts de l'enseignement public !...
Voilà pourquoi, le SEW/OGB-L demande à Madame la Ministre de l'Education Nationale
- de faire cesser les arrangements informels entre directeurs et directrices qui rendent opaque la procédure des mutations et des nominations, qui entravent le renouvellement du corps enseignant et qui confèrent aux chefs d'établissement des pouvoirs exorbitants;
- d'instaurer, à l'instar des modalités en vigueur dans l'enseignement primaire, un système de publication en deux étapes des postes vacants et de réglementer la procédure de mutation et de nomination de façon claire et transparente suivant le principe de l'ancienneté.

Luxembourg, le 10 juillet 2000 Département secondaire du SEW/OGB-L