Un financement public accru en faveur de l'éducation est essentiel pour la reprise économique (Journal 4/2009)

19.09.2009

L'investissement public dans l'enseignement doit être augmenté de façon significative afin de répondre aux demandes croissantes d'inscription et de faire face à la crise économique qui sévit au plan mondial, selon l'Internationale de l'Education, la fédération syndicale internationale représentant 30 millions d'enseignants et de travailleurs de l'éducation dans 172 pays. En réaction à la dernière édition du rapport de l'OCDE Regards sur l'éducation, publié aujourd'hui, l'IE est tout à fait d'accord pour dire qu'investir dans l'éducation s'avère une stratégie intelligente face à la récession économique. Toutefois, il convient de porter l'accent sur l'investissement public dans l'éducation en tant que bien public, et non pour des profits privés, a indiqué le Secrétaire général de l'IE Fred van Leeuwen. Le rapport révèle une tendance inquiétante éloignée d'un financement public et allant vers un investissement privé dans l'éducation, tout particulièrement aux niveaux de la petite enfance et de l'université.

Basé sur de nombreuses données relatives à des indicateurs statistiques relevés sur une longue période dans les pays de l'OCDE et des pays partenaires, Regards sur l'Education conclut qu'atteindre des niveaux d'éducation plus élevés est rentable en termes de revenus tout au long de la vie accrus, d'une meilleure santé et de risques de chômage réduits.

L'IE considère que le rapport constitue une référence précieuse pour les décideurs et un instantané utile des tendances générales. Cependant, ses politiques sont fondées sur un paradigme individualiste et opportuniste, en opposition avec la philosophie de solidarité syndicale de l'IE et avec sa mission plus large de promotion de la justice sociale à travers l'accès universel à un enseignement public de qualité.

« Alors que l'OCDE fait sienne la vue selon laquelle l'éducation est en premier lieu matière à bénéfice individuel, nous, à l'IE, croyons qu'investir dans l'éducation ne constitue pas seulement un choix économique sain, mais un impératif moral et social, crucial pour la démocratie », a expliqué Fred van Leeuwen.

Il a ajouté qu'il importe de garder à l'esprit que les données les plus récentes de ce rapport remontent à 2007, et ne reflètent donc pas la situation actuelle amenée par la crise économique et financière.

Des données récentes collectées par l'Internationale de l'Education montrent que les budgets de l'éducation et les salaires des enseignants souffrent de coupes sévères dans nombre de pays de l'OCDE, tout particulièrement en Europe centrale et orientale. Les plus importantes se sont produites en Lettonie, où les salaires des enseignants ont été réduits de plus de 50%. Face à la pénurie d'enseignants grandissante, les gouvernements devraient faire tout leur possible pour recruter et maintenir des professionnels qualifiés, a déclaré Fred van Leeuwen.

Il s'est également inscrit en faux contre le plaidoyer fort de l'OCDE en faveur de frais de scolarité dans l'enseignement tertiaire. «N'oublions pas que la Finlande, la Norvège et la Suède, constamment parmi les pays possédant les meilleurs taux d'entrée à l'université et les meilleurs résultats académiques, ne font pas payer le moindre frais de scolarité», a-t-il rappelé. «Il s'agit là d’une preuve forte de la valeur de l'ouverture à tous des portes de l'enseignement supérieur.»
10/09/2009