Le stage pédagogique doit changer - et bien changer !

27.08.2003

Depuis sa création en 1979, le SEW a été le porte-parole de ceux qui demandaient des changements fondamentaux, tant au niveau des contenus du stage, qu'au niveau de la formation des formateurs.
La Délégation nationale des Aspirants-professeurs (DNAP), dont nombre de membres fondateurs du SEW sont issus, avait inauguré le combat pour une meilleure formation des professeurs la fin des années '70; le SEW l'a continué. Malgré l'évidence des revendications, peu de choses ont changé depuis et des centaines de jeunes stagiaires ont vécu la même expérience décevante: celle de l'inefficacité d'un stage dont les contenus sont foncièrement inadaptés aux problèmes quotidiens de la vie scolaire et dont beaucoup de formateurs sont notoirement incapables d'assumer le rôle pour lequel ils sont rémunérés; en effet, faute de base théorique en matière de pédagogie, ils ne font que fouiller dans leur "expérience personnelle", subjective et contestable.
A présent le stage est en voie de réforme, espérons que la médiocrité et l'esprit corporatiste ne parviendront une nouvelle fois à étouffer tout élan: le stage doit changer - et bien changer !
Principales propositions du SEW pour la réforme du stage pédagogique

1. Au cours de la première année de stage, le stagiaire devra être libre de toute activité d'encadrement, d'animation et de surveillance dans un établissement scolaire.

On lui évitera ainsi le rôle de "bonne à tout faire" et on mettra à profit cette année pour lui transmettre les fondements de la pédagogie, pour le préparer à son rôle d'éducateur et de conseiller des élèves tout autant que de communicateur d'un savoir. Il s'agira aussi de l'introduire de façon systématique dans les programmes et méthodes des différentes classes de l'enseignement postprimaire (ES et EST) et même primaire. Des visites et leçons pratiques à tous les niveaux pourront avoir lieu.

2. Le stage devra être transformé en une expérience d'apprentissage positive, alors qu'il constitue actuellement une course d'obstacles absurde.

Dans cet ordre d'idées, il faudra
- déterminer les objectifs des épreuves et limiter les contrôles au minimum;
- donner plus de poids à la discussion et à l'auto-évaluation;
- former enfin les formateurs pour qu'ils puissent assumer leur rôle d'observateurs engagés et de conseillers éclairés du stagiaire.

3. Il faudra remplacer le mémoire scientifique par un mémoire pédagogique.

Ce travail de recherche, qui est le seul à pouvoir trouver sa place dans le cadre d'un stage pédagogique, permettra d'alimenter positivement les réflexions autour d'un meilleur enseignement au Luxembourg.
Il s'agirait d'un travail de recherche sérieux et étoffé théoriquement. Après sa formation scientifique à l'université, le stagiaire aura l'occasion de s'exprimer par écrit sur son futur métier !

4. Pour garantir un concept pédagogique global, la réforme du stage devra être élaborée dans les détails par un groupe de travail réunissant des spécialistes luxembourgeois et étrangers ayant une bonne formation théorique aussi bien que de l'expérience en matière de formation d'enseignants.

Ce groupe devrait définir les objectifs et les contenus des cours de première année, les objectifs, le nombre et les modalités des différentes épreuves, le contenu de la formation des formateurs ainsi que leur rôle et leurs compétences.