L'éducation n'est pas un bien commercialisable, prévient l'IE
Lors d'une réunion à l'OMC à propos de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS), l'Internationale de l'éducation a insisté sur le fait que l'objectif de l'Education pour tous ne peut être atteint que par le biais de services éducatifs de qualité, financés par le secteur public et réglementés par l'Etat. L'affirmation du Directeur général de l'OMC, M. Moore, selon laquelle les négociations tenues actuellement dans le cadre de l'AGCS n'affecteraient pas les services publics, n'a pas convaincu l'Internationale de l'éducation.
Les dirigeants de l'Internationale de l'éducation ont rencontré le Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, Mike Moore, et ses conseillers spécialisés sur le sujet de l'AGCS pour une discussion approfondie, le vendredi 14 septembre.
L'Internationale de l'éducation (IE) a précisé que le texte actuel de l'AGCS est inacceptable, car il laisse la porte ouverte à la commercialisation des services éducatifs. L'IE souhaite que le texte soit amendé pour exclure la possibilité que l'éducation soit traitée comme un produit.
La réunion a été organisée à l'initiative de l'OMC. Mike Moore souhaitait vivement convaincre l'Internationale de l'éducation - « un groupe important dont il faudra tenir compte, en raison de ses 24,5 millions de membres dans le monde », selon ses dires - du fait que les gouvernements sont des acteurs clés dans le processus de l'AGCS et que la responsabilité des services éducatifs leur incombe en définitive.
Le Directeur général de l'OMC, M. Moore, a souligné que, lorsque le texte de l'AGCS a été négocié en 1994, il était convenu que les services publics - définis comme étant fournis dans le cadre de l'exercice des autorités gouvernementales - étaient protégés à moins que les membres ne s'engagent à ouvrir ces services à un commerce plus libéralisé.
Cependant, les organisations membres de l'IE restent préoccupées par le fait que, pour être exclu du champ d'application de l'AGCS, le système éducatif d'une nation doit être financé et réglementé par l'Etat et ne pas avoir de but commercial. En fait, très peu de systèmes éducatifs répondent entièrement à ces critères. La grande majorité des pays ont un système mixte dans lequel le secteur privé joue un rôle.
Le Secrétaire général de l'Internationale de l'éducation, Fred van Leeuwen, a informé le Directeur général, M. Moore, que les syndicats de l'éducation resteraient vigilants et défendraient l'offre de services publics de qualité. L'IE intensifie sa campagne avec ses partenaires pour mobiliser l'opinion publique et pour empêcher les gouvernements de livrer les services éducatifs au commerce.
CONTEXTE
L'Accord général sur le commerce des services (AGCS) classe l'éducation - et les soins de santé - comme des services susceptibles d'être ouverts à la libéralisation du commerce.