ÉDUCATION POUR TOUS : Un rêve à portée de main?

Il y a sept ans, au moment du changement de millénaire, une nouvelle ère pleine d'espoir a semblé s'ouvrir pour tous les déshérités, les malades et les oubliés du monde. Dans une atmosphère d'optimisme et de coopération, les dirigeants des pays riches et pauvres se sont conjointement engagés à atteindre une série d'objectifs pour mettre fin à la pauvreté globale et créer un monde plus juste. Au cœur de ce projet figuraient les objectifs de l'Education pour tous (EPT), approuvés par plus de 180 pays à Dakar en avril 2000 et garantissant à chaque enfant et à chaque adulte la possibilité de pouvoir transformer sa vie grâce à l'éducation. Les six objectifs de l'EPT pour 2015 sont les suivants:
- Développer la protection et l'éducation de la petite enfance
- Permettre à tous les enfants, et surtout aux filles, de suivre jusqu'à son terme un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité
- Garantir aux adolescents et aux jeunes adultes un accès égalitaire à la formation et à l'acquisition des compétences de la vie courante
- Améliorer de 50 % les niveaux d'alphabétisation des adultes
- Instaurer l'égalité des sexes dans l'éducation primaire et secondaire
- Améliorer la qualité de l'éducation - notamment l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, du calcul et des compétences de la vie courante.
Le temps des bonnes paroles est passé !
Une augmentation massive des ressources est indispensable pour que l'Education pour tous devienne une réalité :
- Les donateurs doivent donner 0,7% de leur revenu national brut (RNB) à l'aide publique au développement (APD) d'ici 2010.
- Les donateurs doivent immédiatement s'engager à fournir leur quote-part équitable des 9 milliards USD requis cette année pour l'éducation de base. Pour cela, il faudra tripler l'aide totale à l'éducation de base.
- D'ici à 2009, 16 milliards USD seront nécessaires pour achever l'Education pour tous; cette somme inclut une provision pour la petite enfance, l'alphabétisation des adultes et le premier niveau de secondaire ainsi que des mesures pour répondre au défi posé par le VIH/sida et pour augmenter la demande, notamment en direction des filles, des enfants travailleurs et handicapés et des enfants pauvres dans les zones rurales.
- L'aide fournie devra être prévisible sur une période de 5 à 10 ans et être disponible pour couvrir les dépenses courantes, notamment les salaires et la formation des enseignants.
L'aide doit être ciblée vers ceux qui en ont le plus besoin :
- Le partenariat Initiative Fast Track (FTI) devrait progresser rapidement pour englober 31 nouveaux pays fin 2007, afin de grouper l'aide à ces plans en début de période pour permettre à tous les enfants d'entrer à l'école avant la date limite de 2009 (29 pays sont actuellement approuvés).
- 60% au moins de l'augmentation globale à l'aide à l'éducation de base devraient prendre la forme d'engagements pris à l'avance afin de financer les plans approuvés au cours des processus FTI.
- Les donateurs devraient promettre d'attribuer au moins 10% de leur APD destinée à l'éducation de base aux pays à faible revenu par le biais du Fonds catalytique du FTI.
- Il faut de toute urgence combler le déficit actuel de financement du FTI s'élevant à 750 millions USD pour 29 pays approuvés; depuis la Conférence d'Abuja sur le financement du développement en mai 2006, 9 pays supplémentaires ont développé des plans qui devront être intégrés au cadre FTI et intégralement financés.
- Les donateurs doivent augmenter la part de l'aide à l'éducation de base allouée aux pays fragiles et affectés par des conflits.
- Les donateurs doivent veiller à assurer la pleine participation de la société civile au développement des plans éducatifs sectoriels et au suivi des budgets de l'éducation et du déboursement de l'aide. Il faudrait aussi trouver des moyens innovants pour financer le travail de la société civile qui demande aux gouvernements et aux donateurs de rendre des comptes.
Pour plus d'informations, veuillez consulter le site www.campaignforeducation.org!