PIRLS 2006

29.11.2007

L'étude PIRLS 2006 certifie de bonnes compétences de lecture aux élèves de la 5e année d'études primaires
28-11-2007

(Conférence de presse)



Le 28 novembre 2007, Mady Delvaux-Stehres, ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle, a présenté les résultats de l'étude PIRLS 2006 (Progress in International Reading Literacy Study).
Évaluation internationale des compétences de lecture, l'étude PIRLS a été réalisée par l'International Association for the Evaluation of Education Achievement (IEA) dans 45 pays ou systèmes scolaires différents. Contrairement à la plupart des autres pays participants, dans lesquels ont été testés les élèves fréquentant une 4e année d'études, le Luxembourg, en raison des spécificités linguistiques de son système éducatif, a évalué les compétences et les attitudes des élèves de la 5e année d'études primaires. Au total, 5101 enfants se sont soumis au test.
L'analyse détaillée des performances des élèves de l'école luxembourgeoise et l'interprétation des résultats ont été confiées à un consortium composé de Charles Berg, Wilfried Bos, Sabine Hornberg, Peter Kühn, Pierre Reding et Renate Valtin, experts respectivement des universités de Berlin-Humboldt, Dortmund, Luxembourg et Trèves, ainsi que du Collège des inspecteurs de l'enseignement primaire.
D'emblée, Mady Delvaux-Stehres a exprimé sa joie quant à l'excellent résultat global obtenu par les élèves de l'école luxembourgeoise. La ministre s'est réjouie non seulement des performances des élèves, mais également du fait que l'écart entre les compétences des filles et des garçons ne soit que très faible au Luxembourg. « Je tiens à féliciter les élèves qui ont participé à l'étude ainsi que les enseignants chargés de leur formation » a affirmé Mady Delvaux.
La ministre a cependant tenu à souligner que le classement des pays ne constitue pas en soi un objectif de la participation à PIRLS: « Le ranking est toujours relatif. Ce qui importe beaucoup plus, c'est que les études internationales fournissent des informations précieuses sur les résultats de l'enseignement et des apprentissages, et constituent dès lors un repère important pour l'orientation de nos réformes scolaires. ».
Le bon résultat global obtenu par les élèves ne doit cependant pas cacher certains constats plus préoccupants. Mady Delvaux a notamment exprimé son inquiétude par rapport à deux constats: les différences de performances selon l'origine socioculturelle des élèves et le mécontentement quant aux climat scolaire exprimé par les élèves et les parents.


Les résultats des élèves de l'école luxembourgeoise


Les principaux constats de PIRLS 2006 se résument comme suit :
  • Les élèves de la 5e année d'études font preuve de bonnes compétences en lecture. Avec un résultat de 557 points, le Luxembourg se place en 6e position parmi les 45 pays participants, devancé par la Fédération russe (565 points), Hongkong (564 points), Canada Alberta (560 points), Singapour (558 points) et Canada British Columbia (558 points). Le décalage du Luxembourg par rapport à ces 5 pays n'est pas significatif du point de vue statistique. La moyenne internationale est de 506 points.

La ventilation de ce bon résultat global donne cependant lieu à plusieurs constats qui mettent en exergue des défis spécifiques auxquels est confronté le système scolaire luxembourgeois :
  • Les élèves comprennent aussi bien les textes littéraires que les textes informatifs. En revanche, un décalage apparaît quant aux différents processus de compréhension: les élèves ont nettement plus de facilités pour localiser des informations dans un texte et pour en tirer des conclusions directes que pour interpréter et évaluer des textes.
  • Le Luxembourg est le pays dans lequel l'écart entre les compétences des filles et celles des garçons en compréhension de l'écrit est le moins prononcé. Alors que, dans tous les autres pays, les filles affichent de meilleurs résultats que les garçons, cet écart est minime au Luxembourg.
  • En revanche, le rapport entre le pays d'origine / la langue parlée à la maison et les performances des élèves est nettement plus marqué. Cette disparité est encore plus apparente dans le cas des enfants d'origine étrangère qui n'ont pas été scolarisés au Luxembourg depuis le début de leur parcours scolaire.
  • Au Luxembourg, le rapport entre l'origine sociale des élèves et leurs compétences en lecture est plus marqué que dans les autres pays. L'éducation préscolaire et l'enseignement primaire n'arrivent guère à compenser cette inéquité.
  • Par rapport aux autres pays participants, la moyenne d'âge des élèves luxembourgeois est particulièrement élevée, probablement due au système de promotion en vigueur à l'école primaire. Plus d'un quart des élèves luxembourgeois ont au moins un an de plus par rapport à l'âge normal pour l'année d'études en question et ont donc redoublé au moins une classe. Les élèves qui se situent dans la moyenne d'âge atteignent 570 points, les élèves ayant un an de plus 528 points, ceux qui sont encore plus âgés 504 points.
  • Les résultats de PIRLS 2006 sont décevants en ce concerne les attitudes et la motivation des élèves vis-à-vis de la lecture. Le Luxembourg obtient les scores les moins élevés dans ce domaine.
  • Les méthodes didactiques sont également mises en question: selon les témoignages des enseignants, interrogés par voie de questionnaire, le cours magistral continue d'être privilégié, des mesures de différenciation sont rarement mises en œuvre.
  • Tant les élèves que les parents interrogés ont exprimé leur mécontentement quant au climat scolaire.


Conclusions et perspectives


"Au vu des résultats de PIRLS 2006, je me vois confirmée dans mes efforts d'adapter l'école luxembourgeoise pour qu'elle puisse mieux gérer l'hétérogénéité croissante des élèves et amener chaque enfant au plus haut niveau de qualification correspondant à ses capacités" a affirmé Mady Delvaux. Appuyant les recommandations formulées par le consortium d'experts dans le rapport national, la ministre a présenté les principales pistes d'action que le ministère entamera en réponse aux défis identifiés.
Ces pistes d'action porteront notamment sur:
  • une meilleure gestion de l'hétérogénéité,
  • les possibilités d'enseigner autrement la lecture,
  • la promotion de la lecture auprès des élèves et des parents,
  • le renforcement de l'autonomie et des responsabilités des différentes écoles,
  • la poursuite des travaux engagés dans le cadre du Plan d'action pour le réajustement des langues,
  • l'affinement du monitoring du système scolaire.


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source: www.men.lu