Instituteurs : en finir avec un demi-siècle de discrimination salariale !

19.05.2007

A

côté du degré de responsabilité inhérente à l'exercice d'une profession - vu sous cet angle, le métier d'instituteur est sans nul doute à ranger tout en haut de l'échelle - la durée et le niveau des études constituent au Luxembourg comme ailleurs les principaux critères à prendre en compte pour définir l'emplacement d'une fonction sur l'éventail des carrières.

S

i cette évidence est appliquée à l'ensemble des fonctionnaires publics, elle ne l'est point pour les instituteurs et il faut se rendre à l'évidence que la situation n'a cessé de se dégrader tout au long des décennies passées.

R

appelons brièvement qu'en 2008 cela fera exactement un demi-siècle que l'école normale aura été remplacée par l'Institut Pédagogique, formation supérieure de deux ans, à l'époque insidieusement appelée stage afin de maintenir la fonction d'instituteur au sein des carrières moyennes. Une motion visant à remplacer le terme de stage par celui d'études avait été rejetée d'extrême justesse.

S

i dès 1983 avec la création de l'ISERP, l'extension de la formation à 3 ans et la reconnaissance légale de son caractère supérieur, la notion de stage devait disparaître, la discrimination salariale persista et contrairement à d'autres fonctions aux caractéristiques analogues qui se virent revalorisées, celle d'instituteur restait confinée à la carrière moyenne et ce sans même bénéficier des potentialités d'avancement offertes aux autres fonctionnaires de cette même carrière ! A chaque fois que nous engagions, avouons-le, de trop timides démarches contre l'intenable situation, il se trouvait dans les rangs des traditionnels ennemis de l'instituteur suffisamment de relais pour aider les gouvernants à empêcher qu'enfin justice se fît.

A

vec le vote de la loi de 2003 fixant les études universitaires des futurs instituteurs fréquentant les cours à l'Université de Luxembourg à 240 ECTS, BAC plus quatre selon l'ancienne terminologie, la situation qu'on pouvait considérer comme injuste depuis 1958 et discriminatoire depuis 1983 est devenue franchement intenable voire explosive.

D

isons le franchement: si le présent Gouvernement continuait à refuser à l'instituteur le reclassement justifié auquel il a droit au sein du tableau E des traitements et notamment son accès à la carrière supérieure, il exprimerait par là non seulement un terrible dédain envers notre fonction mais également envers l'école primaire et préscolaire toute entière qu'il prétend pourtant prendre au sérieux et vouloir réformer dans un esprit d'ouverture et de dialogue.

S

achez, Mesdames, Messieurs les Ministres que cette fois-ci le dialogue portera également sur le côté matériel des choses ou qu'il n'aura tout simplement pas lieu! Telle est en tout cas la ferme conviction des instituteurs du pays que nous venons de rencontrer à travers notre récente campagne « Déi richteg Carrière, elo » entamée par le SEW en collaboration avec la FGIL.


Ed Kirsch
président de la FGIL
membre de la Direction Syndicale du SEW




Réunion du SEW sur le reclassement de la carrière des instituteurs/trices à Echternach