Où va le stage pédagogique ? Les revendications du SEW/OGB-L

27.08.2003

Lors d'une récente entrevue avec la Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, les représentants du SEW ont soulevé des problèmes de fonctionnement importants du nouveau stage pédagogique, lancé prématurément en 1999:
- un manque d'organisation (certains cours n'ont pas lieu, faute de formateurs; certains tuteurs ne visitent pas leurs stagiaires, faute de temps ou d'engagement personnel; des redondances existent au niveau du contenu des différents modules, faute de concertation entre les coordinateurs de modules);
- un manque de clarté concernant les épreuves et les modalités d'évaluation (la réglementation a seulement été construite progressivement et certains points importants, comme des critères d'évaluation précis pour les leçons d'examen, restent en suspens );
- l'absence d'un cours de législation scolaire (l'épreuve en question intervient pourtant à raison de 15% dans la note de la période probatoire);
- le manque de liens entre les cours théoriques au CUNLUX et la pratique scolaire ( il n'existe guère de relations entre les tuteurs et les coordinateurs de modules; les stagiaires sont surchargé(e)s de cours théoriques - souvent redondants- ce qui ne leur permet guère de discuter avec leurs tuteurs).

Les délégués du SEW ont stigmatisé deux orientations à leur avis foncièrement négatives du stage actuel:
1. L'orientation "le contrôle avant tout !"
Les stagiaires ne sont pas traité(e)s en adultes responsables, mais comme des lycéens dans le système scolaire luxembourgeois. La manie du contrôle et de la méfiance s'exprime notamment à travers
- des listes de présences aux cours (la formation initiale prime même toute manifestation de formation continue);
- une paperasserie énorme accompagnant le dossier de soutenance (dont la validation de chacune des pièces à y verser).
Le même esprit de méfiance se manifeste à l'égard des tuteurs: les tuteurs du/de la stagiaire ont été écartés de son jury de soutenance avec l'argument qu'ils/elles ne sauraient plus coter objectivement.
2. L'orientation "les cours théoriques avant tout !"
Relier la théorie et la pratique, tel avait été un objectif majeur de la réforme du stage pédagogique. Or, les stagiaires passent des dixaines d'après-midis au Centre universitaire à écouter des cours théoriques dont le lien avec la réalité scolaire luxembourgeoise est souvent absent et qui se recoupent à de nombreuses reprises.

Compte tenu de ces remarques, la délégation du SEW a formulé à l'égard de la Ministre les revendications suivantes:
- il faudra prévoir dans le cadre du stage pédagogique un cours de législation scolaire;
- les critères d'évaluation de l'examen probatoire devront être précisés et les membres des jurys préparés à leur tâche;
- un des tuteurs du/dela stagiaire devra faire partie du jury de la soutenance du dossier sanctionnant la formation pédagogique et du jury d'examen de fin de stage (période probatoire);
- les programmes des cinq modules dans le cadre du stage pédagogique sont à revoir pour éliminer les redondances et pour mieux les focaliser sur l'enseignement luxembourgeois;
- les tuteurs devront être intégrés dans l'organisation du stage.

Pour la délégation du SEW, la solution pour avoir un meilleur stage ne peut consister - comme l'a laissé entendre la Ministre - à charger un autre institut (étranger ?) de la formation des enseignants luxembourgeois, mais à amener les responsables actuels du stage à engager un dialogue franc avec tous les acteurs: stagiaires, tuteurs, formateurs et coordinateurs.

Luxembourg, le 14 juin 2000 Communiqué par le SEW/OGB-L