Avis du SEW/OGBL sur le projet de loi portant modification de la loi sur le Service de la coordination de la recherche et de l'innovation pédagogique et technologique (SCRIPT) (Journal 2/2008)

En ce qui concerne le volet visant à créer une Agence qualité, le SEW/OGBL renvoie à ses réflexions critiques formulées dans sa prise de position sur le premier projet de loi et dont le présent projet de loi ne tient pas compte. Il est évident qu'actuellement il n'existe nulle part des instruments de mesure de la qualité de l'enseignement qui seraient incontestés. On connaît en revanche nombre d'effets pervers induits par ces évaluations. Il faudrait se donner les moyens d'éviter ceux-ci et d'avancer à pas mesurés, en tenant compte des expériences réalisées dans d'autres pays. À force de vouloir tout chiffrer, on aboutira inévitablement à un «ranking» des écoles tout à fait néfaste pour la qualité, tant des écoles primaires que des établissements secondaires. Les mesures prévues par le texte nécessiteraient des moyens énormes à mettre en oeuvre. Ces moyens risqueront de nous faire défaut plus tard quand il s'agira de tirer les conséquences des évaluations et d'apporter les améliorations nécessaires. |
Par ailleurs, le contrôle des activités d'évaluation par un Conseil scientifique, nommé par le ministre, dont les membres chargés de l'évaluation risquent d'échapper à tout contrôle indépendant de la tutelle politique, ainsi que par le Conseil supérieur de l'éducation nationale, qui n'est pas outillé pour établir un tel contrôle de manière satisfaisante, n'est pas vraiment sérieux. Il faudrait un réel organe de contrôle autonome regroupant les différents partenaires et outillé en fonction de l'établissement d'expertises en la matière. La formation continue des enseignants doit être organisée en étroite collaboration avec l'Université du Luxembourg et doit être certifiée en ECTS. Par ailleurs, il faut absolument que la formation continue soit organisée en cogestion avec les syndicats des enseignants. |