Entrevue SEW/OGB-L - LSAP

27.08.2003

Dans le cadre des consultations du LSAP sur le projet de loi portant création de l'Université de Luxembourg déposé à la Chambre des Députés le 3 décembre 2002, une délégation du groupe parlementaire socialiste (Mady Delvaux, Ben Fayot et Georges Ramos) a rencontré le 15 janvier 2003 le SEW/OGB-L (Monique Adam et Guy Foetz).

D'entrée, les représentants du SEW/OGB-L ont critiqué la manière peu transparente utilisée par les responsables du ministère de l'enseignement supérieur, de la culture et de la recherche pour l'élaboration d'une loi aussi importante que celle devant porter création de l'Université de Luxembourg. A côté des pouvoirs jugés trop importants conférés au recteur de l'université, il a été mis en garde contre des tendances néolibérales dont témoigne notamment la création possible d'instituts externes. La Luxembourg School of Finance (LSF), qui s'est déjà autoproclamée partie de l'Université de Luxembourg alors que cette dernière n'existe pas encore officiellement, constitue le prototype d'un tel institut.

De plus, il a été insisté sur le fait que la nouvelle Université de Luxembourg devrait proposer des cycles complets d'études universitaires conduisant à des diplômes reconnus et répondant aux besoins professionnels, culturels et intellectuels de la société luxembourgeoise et de la région dans laquelle elle s'insère et fournissant le terrain propice pour la recherche. L'exemple de l'enseignement des sciences de l'éducation et de la recherche - indispensable dans ce domaine pour notre pays - a été cité.

De leur côté, les représentants du LSAP s'accordèrent pour dire qu'au lieu de commencer à investir dans des 3èmes cycles, il faudrait commencer par offrir des premiers et deuxièmes cycles engendrant par la suite la recherche. D'autre part, le fait que trois facultés sont prévues sur trois sites différents soulève toute une série de questions, notamment celle de la future bibliothèque universitaire. En plus, le caractère interdisciplinaire qui devrait caractériser l'Université de Luxembourg, tout comme d'ailleurs la mise en place d'un campus universitaire, ne sont guère favorisés par l'existence de trois sites éloignés les uns des autres.

Pour conclure, les représentants socialistes ont réitéré leur position favorable à une Université de Luxembourg qui représente une plus-value intellectuelle et culturelle pour le Luxembourg et qui contribuera à l'égalité des chances. Ils ont regretté de ne pas avoir été impliqués dès le départ dans l'élaboration d'un projet aussi fondamental pour le pays. Il s'agira dorénavant de contribuer à faire avancer ce projet en y apportant les modifications nécessaires et en tenant compte des avis des milieux intéressés. Les travaux parlementaires, qui débuteront sous peu, devront comprendre des échanges de vues avec toutes les organisations et associations concernées. Il faudra faire en sorte que le débat public soit lancé et puisse contribuer à apporter plus de clarté au projet de l'Université de Luxembourg.

Luxembourg, le 21 janvier 2003.