Résolution de la diète syndical 2013

La diète syndicale prévue le 3 décembre 2012 a dû être reportée au 4 février 2013 à cause d'intempéries

RESOLUTION D’ACTUALITE
Le SEW refuse le projet de réforme de la Fonction publique pour le secteur de l’enseignement
Le SEW/OGBL, ensemble avec l’APESS, a introduit un litige collectif contre le Gouvernement relatif à l’application, dans le secteur de l’enseignement, de certains principes du projet de réforme de la Fonction publique. Il s’agit de la gestion par objectifs, de l’évaluation individuelle et collective, de la hiérarchisation des carrières par la création de 15 à 20 % de « postes à responsabilités particulières et de la dévalorisation des carrières normales qui en résulte. Ils sont soutenus dans leur démarche par les 4.500 enseignants signataires du « Manifeste » et les 6.000 collègues qui ont manifesté le 22 mars 2012 dans les rues de Luxembourg.
Tout au long des différentes réunions de conciliation, le ministre de la Fonction publique a refusé de discuter du fond du problème et il a demandé d’accepter lesdits principes et de négocier les détails avec Madame Delvaux.
L’APESS et le SEW n’ont pu céder à cette demande parce que :
- l’enseignement n’est pas une administration à proprement parler et, à ce titre, la pédagogie et l’instruction ne peuvent être appréciées à travers des règles issues de la gestion des affaires ;
- l’application des principes en question est nuisible à l’enseignement du fait qu’elles mènent à une bureaucratisation injustifiée, qu’elles minent le travail en équipe et qu’elles engendrent la flagornerie ;
- une évaluation équitable des résultats est illusoire, faute de critères objectifs, du fait que les enseignants travaillent avec des élèves et non sur des dossiers.
Dès lors, une négociation avec la ministre de l’Education nationale aurait sans nul doute mené à l’impasse.
Après la non-conciliation constatée par le Conciliateur, juriste indépendant issu le la magistrature, le litige est à présent porté devant le Médiateur. Nous attendrons la décision du Médiateur annoncée pour début février et nous déterminerons alors la suite des actions syndicales qui s’imposent.
Le SEW/OGBL continue de demander au ministre de la fonction publique d’entamer enfin des pourparlers avec les syndicats de l’enseignement et de négocier les principes contestés pour le secteur de l’enseignement.
LE SEW/OGBL demande d’amender la loi scolaire sur l’enseignement fondamental
Face à une diminution des leçons d’enseignements accordées aux écoles, qui n’ont plus les moyens de venir en aide aux élèves en difficulté; un désordre généralisé suite à un système d’évaluation des élèves dont les incohérences sont patentes et une augmentation de la charge administrative des enseignants et des comités d’école, tels les plans de réussite scolaire, les plans d’encadrement périscolaires et autres monstres bureaucratiques, le SEW/OGBL exige que la ministre de l’Education nationale réagisse et prenne au sérieux les principales revendications concernant la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement fondamental, qui sont :
- une remise en question fondamentale de l’approche par compétences ;
- la mise à plat des bilans d’évaluation actuels et la mise en place de bilans plus cohérents et plus lisibles selon les principes proposés par les syndicats et les enseignants;
- l’arrêt de la réduction des leçons d’enseignement à travers le contingent;
- la réduction des procédures bureaucratiques.
Dans cette même logique, le SEW/OGBL demande à la ministre de retirer le projet de loi sur la réorganisation de l’inspectorat qui démultiplie les instances de contrôle tout en les éloignant encore plus du terrain et en instaurant une bureaucratie insensée.
Le principe de la cogestion ayant fait ses preuves, le SEW/OGBL refuse catégoriquement que le modèle des comités d’école et des comités de cogestion soit remis en question.
Le SEW-OGBL demande une révision fondamentale de la réforme de l’enseignement professionnel !
Deux années après le lancement de la réforme de la Formation professionnelle, les problèmes continuent de s’accumuler. Des échecs nombreux et éliminatoires, qui nourrissent le décrochage scolaire; un manque important de contrats d’apprentissage, qui prive des jeunes de leur droit à une formation professionnelle; une formation du technicien sacrifiée du fait que la voie vers l’enseignement supérieur est barrée; tels sont les résultats d’une réforme ratée, que les responsables du MENFP ont menée avec le rouleau compresseur et qu’ils veulent maintenir contre toute évidence.
Le SEW exige
- que la loi portant réforme de la formation professionnelle soit revue de fond en comble ;
- que la Ministre cesse d’occulter les problèmes et qu’elle respecte les engagements qu’elle a pris lors de l’entrevue du 9 janvier 2013 avec le SEW, notamment la réalisation d’une analyse de la formation professionnelle réformée et l’organisation d’une réunion entre le groupe curriculaire des formations commerciales, le SEW et les responsables du MENFP.
- que les modules préparatoires devant permettre aux futurs techniciens de poursuivre des études supérieures soient fixés en concertation avec les partenaires scolaires. La décision unilatérale des services du MENFP d’organiser, pour ¾ des heures prévues, des modules préparatoires communs à toutes les formations de technicien va à contresens de toute logique.
LE SEW/OGBL exige que la réforme du secondaire soit élaborée en concertation avec les enseignants et les syndicats
La remise à plat de la réforme du secondaire suite à la grande manifestation des enseignants du 22 mars 2012 a donné lieu à la création de la Délégation Nationale des enseignants des Lycées de l’ES et de l’EST (DNL), dont le SEW constitue l’un des moteurs. Après une phase d’information et d’analyse fondamentale, la DNL entamera à partir du mois de février 2013 des pourparlers avec le MENFP et elle présentera au mois de mars un rapport de synthèse où elle exposera les résultats de son analyse et ses propres propositions pertinentes et faisables pour améliorer l’enseignement secondaire luxembourgeois. Pour le SEW, une réforme cohérente de l’enseignement secondaire et du régime technique de l’enseignement secondaire technique implique aussi une remise en question générale de la réforme de l’enseignement fondamental, notamment en ce qui concerne l’approche par compétences et l’enseignement des langues.
LE SEW-OGBL s’oppose aux réformes idéologiques pilotées par l’OCDE
Les choix orientés par des présupposés idéologiques et les exigences économiquement motivées de l’OCDE sont incompatibles avec les objectifs de l’école publique, c’est-à-dire
- la promotion de la cohésion sociale,
- une éducation de qualité pour tous, tant au niveau humain que professionnel,
- le développement des valeurs démocratiques à travers des structures participatives.
L’approche par compétences, la hiérarchisation des carrières des enseignants, la création de profils de lycées et l’évaluation externe des établissements sont autant d’éléments dictés par les chantres du néo-libéralisme. Le SEW/OGBL exige l’abandon de cette dérive et la mise en place d’une politique de l’Education selon les valeurs de la solidarité, de l’égalité des chances et de la démocratie.
Luxembourg, le 4 février 2013
Résolution sur les structures d’accueil
LE SEW-OGBL exige que les structures d’accueil respectent le droit des enfants au jeu libre et garantissent des droits de cogestion au personnel de ces structures
Les maisons relais et foyers de jour pour enfants ne peuvent devenir des foyers bis.
Face à une tendance accrue de soumettre les loisirs des enfants à des considérations utilitaristes et à vouloir ignorer l’importance de l’éducation informelle, le bon développement des enfants risque d’être compromis par un embrigadement trop poussé dans des activités conçues par des adultes. Les enfants ont besoin de temps pour s’échanger entre pairs, pour réfléchir et pour développer leur créativité dans des jeux libres. Le personnel qui travaille quotidiennement avec les enfants doit être associé à la réflexion sur l’organisation des structures d’accueil.
Luxembourg, le 4 février 2013