Note du SEW/OGB-L relative à la partie "Evaluation"

27.08.2003

Le SEW partage dans l'ensemble le contenu de la partie "Evaluation" du rapport.

Quelques remarques complémentaires, qui se fondent sur la discussion du texte avec nos membres de l'enseignement secondaire et secondaire technique s'imposent pourtant à notre avis:

1. Le manque de rigueur des élèves au niveau du cycle inférieur (cela compte particulièrement pour les élèves de 7e) va croissant au cours des dernières années. Pour faire suivre sa classe, l'enseignant-e doit répéter la plus simple instruction plusieurs fois.
Les enseignant-e-s consulté-e-s ont de plus en plus l'impression de ne pas avancer; la démultiplication des contrôles risque de renforcer encore cette impression.
A notre avis, l'amélioration des méthodes d'évaluation, qui s'impose certainement, ne résoudra pas ce problème qui est dû au manque de concentration des élèves et à leur tendance de confondre l'école et la réalité en général avec un jeu.

2. Dans le même ordre d'idées, ni l'évaluation formative décrite dans la proposition no 2 (p. 6) comme interactive et centrée sur l'alternant, ni la meilleure méthode d'enseignement ne peuvent remplacer l'effort personnel de l'élève. Apprendre n'est certainement pas toujours une partie de plaisir pour l'apprenant-e. Il faut faire comprendre aux élèves et à leurs parents que cet effort doit être fourni ! A défaut, un redoublement d'effort de la part des enseignant-e-s n'est autre qu'un travail de sisyphe.
D'autre part, il faut se rendre à l'évidence que les possibilités de différencier l'enseignement en fonction des besoins spécifiques des apprenant-e-s, de négocier et de mettre en oeuvre des contrats d'apprentissage, de rencontrer les parents et de dialoguer avec eux, etc. risquent de diminuer parallèlement à l'augmentation des effectifs de classes et du nombre d'heures supplémentaires imposées aux enseignant-e-s en raison d'un manque cruel de personnel qualifié dans nos lycées et lycées techniques. Ni les enseignant-e-s, ni leurs syndicats n'ont à répondre de cette situation, mais bien une partie des membres du gouvernement actuel, qui depuis le début des années 1990 ont mené une politique de recrutement irresponsable dans l'enseignement public. !

3. Les Commissions Nationales des Programmes auxquelles incombe d'après le rapport (p. 5)
"le rôle d'encadrement, d'accompagnement et de médiation" demandent à être réformées d'urgence et fondamentalement. Il convient notamment de définir de manière précise leurs missions, de les faire diriger par des personnes compétentes et libres d'autres obligations, de mettre à disposition de leurs membres décharge appropriée et de les former à leur tâche et d'équiper ces Commissions de l'infrastructure matérielle nécessaire (locaux, bibliothèque, ...)

4. La réalisation de maintes propositions du groupe de travail du CSEN demandera que les enseignantes puissent se réunir en séances de concertation avec leurs collègues et qu'ils/elles puissent participer à une formation continue en matière d'évaluation.
Ce travail de concertation et de formation continue est à intégrer dans la tâche des enseignantes !


Luxembourg, le 12 décembre 2000
SEW/OGB-L