Nouvelles des affiliés de l'Internationale de l'Education (Journal 6/2005)

01.12.2007

Royaume-Uni: tous les syndicats contre les académies

Le projet d'une manifestation nationale contre le programme des académies du gouvernement a reçu le soutien unanime de la centrale syndicale britannique (TUC)lors de sa conférence annuelle en septembre à Brighton.
Les académies sont des écoles publiques co-financées par des investisseurs privés et qui échappent au contrôle des autorités locales. Elles sont créées en vue de remplacer les écoles qui, selon le gouvernement, sont "défaillantes". Le gouvernement investit jusqu'à 44,25 millions d'euros pour la construction de l'école tandis qu'un investisseur privé octroie 3 millions d'euros et se voit ainsi confié le contrôle du pouvoir organisateur de l'école.
Le premier Ministre Blair est décidé à placer le programme des académies au coeur de sa politique éducative et souhaite que 200 de ces écoles indépendantes financées par les pouvoirs publics ouvrent d'ici 2010.

Cette initiative, affirment les syndicats, fait partie d'un mouvement en faveur d'une privatisation accrue dans le secteur public, et représente une menace pour les salaires et les conditions du personnel, dans la mesure où les écoles fonctionnent à l'abri du contrôle des autorités locales. Les syndicats préviennent aussi que les académies aboutiront à une sélection accrue des élèves.

La présidente de l'organisation affiliée NUT, Hilary Bills, a déclaré que les écoles étaient détournées des responsables locaux et placées entre les mains « d'hommes d'affaires riches et de groupes religieux. La capacité à rassembler les 3 millions de livres semble être l'unique critère pour diriger ce genre d'établissement », a-t-elle déploré.

« Le secteur public a toujours entretenu des relations avec les fournisseurs privés - pour l'achat de livres par exemple - mais maintenant nous devons faire face à une prise de pouvoir du privé, à un contrôle privé et à des profits privés dans nos services publics », proteste Sue Rogers, trésorière nationale du NASUWT.

Jusqu'à présent les résultats sont peu probants: 12 académies ont ouvert leurs portes, 8 ont obtenu des résultats correspondant à ceux des écoles placées sous le contrôle des autorités locales, deux ont enregistré des performances décevantes, et pour deux autres il a fallu prendre des mesures spéciales.
L'IE et ses organisations membres s'opposent à la commercialisation de l'éducation car l'éducation est un droit humain, un service public et non une marchandise.

Mondes de l'Education, n° 16, novembre 2005