Autonomie scolaire : l'état des lieux

27.08.2003

Dans le débat sur l'autonomie des établissements postprimaires, une nouvelle étape vient d'être franchie: le groupe de travail ad hoc, institué par le Conseil supérieur de l'Education nationale, et comprenant des représentants des directeurs des lycées et lycées techniques, des syndicats d'enseignants (dont le SEW ), des parents d'élèves et des chambres professionnelles, a terminé son document de réflexion, qui sera soumis à l'assemblée plénière du CSEN.

Les réserves et conditions essentielles formulées par ce document à l'égard de la mise en place de l'autonomie scolaire rejoignent celles du SEW :
- l'autonomie n'est pas la panacée pour tous les problèmes actuels de l'enseignement ;
- l'autonomie ne devra permettre de déresponsabiliser le pouvoir central ;
- l'autonomie devra être introduite par étapes, à travers des expériences-pilotes ;
- le statut du personnel, sa rémunération et son règlement de discipline devront rester dans le domaine de l'Etat ;
- il faudra assurer la transparence de la gestion financière des établissements et exclure le sponsoring des activités scolaires proprement dites ;
- les directions des lycées seront à élire par le personnel des établissements pour un mandat limité dans le temps, mais renouvelable ;
- une cogestion véritable dans les lycées et lycées techniques devra avoir lieu par l'intermédiaire de délégations élues du personnel ;
- les services administratifs, social, éducatif, ainsi que technique locaux seront à renforcer substantiellement.
Le même document soutient que de nombreuses questions, notamment celle des critères répartition des moyens budgétaires parmi les différents établissements ou celle de l'évaluation des résultats obtenus, attendent une réponse et il demande au MENFP une évaluation écrite des expériences-pilotes d'autonomie budgétaire qui ont été réalisées au LTC et au LHCE.
Nous publions ci-après le texte intégral du document de réflexion.

Le MENFP pour sa part a diffusé une nouvelle « Note concernant l'autonomie des lycées et lycées techniques », qui dit avoir pour objet « d'esquisser les possibles champs d'autonomie des établissements scolaires et de définir les grandes étapes de la mise en oeuvre. ».
Cette note a un mérite: celui de cadrer de manière assez stricte le sponsoring .
Nous y revenons dans un article à part.
Pour le reste cependant, la note du MENFP a été rédigée totalement à l'écart des travaux parallèles du groupe de travail du CSEN, il n'y est question ni de réserves, ni de conditions quant à l'introduction de l'autonomie, ni à plus forte raison, de cogestion du personnel.
Voici encore un bel exemple (en fallait-il encore ?) de l'étrange forme de dialogue que notre Ministre de l'éducation nationale entretient avec « les partenaires scolaires »: elle charge le CSEN de réfléchir sur un problème et fait parallèlement rédiger un texte qui présente déjà sa solution toute faite !

Or, pour le SEW, la question de l'autonomie des établissements ne peut être séparée de celle de la cogestion !
Nous demandons la mise en place de délégations élues du personnel, à l'instar de celles qui existent dans toutes les autres administrations de l'Etat: voici le sens du communiqué publié en annexe.