« Université de Luxembourg »

27.08.2003

« Le texte du projet 'Université de Luxembourg' ne sera rendu public qu'après que le gouvernement l'aura approuvé !» Cette position du représentant de la Ministre de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la recherche à l'occasion d'une conférence du Conseil Syndical Interrégional sur la politique universitaire dans la Grande région illustre bien le jeu de cache-cache indigne et révoltant au sujet d'un projet de loi de premier ordre pour l'avenir de notre pays et de sa région.

Or, l'exposé fait à cette occasion par le représentant du MCESR sur la philosophie dudit projet a suscité de la part des participant-e-s à la conférence plus de questions et de craintes qu'il n'a fourni de réponses rassurantes.

A vrai dire, Monsieur Dondelinger n'a fait que confirmer les réticences déjà exprimées par le SEW/OGB-L dans son communiqué du 4 juillet 2002 :

- Le projet 'UdL' ne veut pas en premier lieu mettre en place un enseignement universitaire conduisant à des diplômes efficaces et répondant aux besoins professionnels, culturels et intellectuels de la société luxembourgeoise et de sa région. (cf. M. Dondelinger: « L'ère de la démocratisation universitaire est derrière nous ! »)
Il prétend avant tout renforcer le positionnement du Luxembourg sur le marché de la recherche en misant sur l'attrait que notre riche pays exercerait sur de prestigieux chercheurs vivant actuellement à l'étranger et qui n'attendraient qu'à s'établir ici contre monnaie sonnante. Vanité peu crédible qui fait abstraction du lien nécessaire entre la culture d'une pépinière d'étudiant-e-s de deuxième cycle et la recherche, et qui assimile les chercheurs à des marchandises !

- Le projet 'UdL' confère à la nouvelle université le pouvoir de fixer elle-même l'orientation de la recherche et de l'enseignement, privant ainsi les pouvoirs publics d'une fonction politique primordiale. Cette autonomie, combinée au pouvoir exorbitant du recteur-président et au financement en partie privé de l'institution conduirait tout droit à la mainmise des intérêts de l'argent sur le sort de l'UdL.

- Le projet 'UdL' renforce encore cette tendance néolibérale en prévoyant à côté des trois facultés officielles la mise en place d'instituts interdisciplinaires externes. La « Luxembourg School of Finance » en constitue déjà le prototype. Officiellement créée le 7 octobre 2002, cette initiative des banques de la place, financée avec les deniers de l'Etat, se revendique déjà « LSF of the University of Luxembourg », alors que celle-ci n'existe même pas encore, et à fortiori n'a pas pu être consultée ! Cela promet !

Le SEW/OGB-L demande au gouvernement de refuser le projet « Université de Luxembourg » dans sa conception actuelle. Il exige une discussion publique de ce projet qui est primordial pour l'intérêt de notre pays et de la Grande région.
Le huis-clos entre experts-gourous a assez duré !

Luxembourg, le 23 octobre 2002
SEW/OGB-L