Conférence de presse du département secondaire du SEW/OGB-L

27.08.2003

A l'occasion de la rentrée scolaire, le département secondaire du SEW avait invité la presse en date du 20 septembre 2001 pour exposer au journalistes les problèmes actuels de l'enseignement secondaire et secondaire technique.
La conférence de presse fut axée sur deux domaines prioritaires, la politique en matière de personnel enseignant et celle des contenus et des méthodes pédagogiques.



Quant au volet « politique du personnel »…


… des mesures d'exception s'imposent pour assurer un recrutement suffisant
Le vice-président du Syndicat Education et Sciences, Guy Foetz, a critiqué une fois de plus la pénurie d'enseignant-e-s et les méthodes de recrutement inappropriées dans l'ES et l'EST. Face au nombre toujours croissant d'élèves et à la pyramide des âges déséquilibrée du personnel enseignant en place, des mesures d'exception de la part des responsables politiques devraient être à l'ordre du jour pour résorber le déficit au niveau du recrutement, qui se creuse d'année en année.
Dans ce contexte, le SEW a rappelé ses revendications de suspendre le concours de recrutement des professeurs dans les branches à pénurie, de rendre le concours plus transparent, d'arrêter l'engagement de chargé-e-s de cours et de recruter massivement des instituteurs et institutrices pour le régime préparatoire de l'enseignement secondaire technique.

… le MENFPS doit respecter le principe de l'ancienneté de service et mettre en place des structures de cogestion
Le département secondaire du SEW a constaté qu'à l'occasion des nominations et mutations des professeurs à la fin de l'année scolaire passée, le MENFPS a bafoué une nouvelle fois le principe de l'ancienneté de service, en réservant les postes devenus vacants suite aux nominations de la première liste, aux candidats ayant accompli leur période probatoire au cours de l'année scolaire 2000-2001. La revendication du SEW à ce sujet est claire: d'une part, les nominations et les mutations des professeurs doivent se faire suivant le critère de l'ancienneté de service, d'autre part, les mutations et nominations de personnel doivent rester le domaine du ministre et non des directeurs de lycées.
Le SEW est d'avis qu'au moyen de projets comme celui du nouveau Lycée Aline Mayrisch, le MENFPS introduit l'autonomie des établissements par la petite porte. Une large autonomie administrative unilatérale est ainsi offerte à la direction - allant jusqu'au choix des enseignant-e-s -, sans qu'aucun droit de cogestion ne soit garanti au personnel. Ceci va à l'encontre d'une politique démocratique de participation et de coopération du personnel enseignant. D'où la revendication du SEW de mettre en place des structures de cogestion dans les lycées et lycées techniques.

…la gestion despotique du stage pédagogique des professeurs doit être stoppée
Pour ce qui est de la formation des professeurs, le partage des compétences entre deux ministères (MCESR et MENFPS) a encore aggravé les problèmes de fonctionnement du stage pédagogique. Ces problèmes avaient déjà été mis en évidence à la fin de la législature précédente: manque de liens entre la théorie et la pratique; surcharge des stagiaires, imprécisions quant à ce qu'on attend d'eux-d'elles; imprécisions dans l'arrêté grand-ducal réglementant le stage notamment quant au sort des stagiaires ajourné-e-s ,…. Or, l'inertie et l'absence de dialogue du MCESR d'une part et la démission du MENFPS de ses prérogatives de contrôle d'autre part, ont conféré aux responsables du département pédagogique du CUNLUX une liberté d'action démesurée qui se manifeste à travers des allures de despotisme d'ancien régime à l'encontre des stagiaires !
Le SEW estime que cette situation est intenable et scandaleuse et exige une intervention immédiate du MCESR et du MENFPS. A moyen terme, il faudra préciser l'arrêté grand-ducal réglementant le stage pédagogique au niveau des contenus, du déroulement des examens et du règlement de promotion.
Par ailleurs, l'allongement de six mois de la durée de formation des professeurs devrait mener à une révision de l'échelle de carrière du professeur.

Dans le deuxième volet de la conférence de presse, furent abordés …



les contenus et méthodes d'enseignement et d'évaluation.


En ce qui concerne la nouvelle grille horaire de la division supérieure de l'enseignement secondaire…,
le SEW est d'avis que le MENFPS n'a pas fait convenablement ses devoirs. Tout en acceptant l'idée de la nouvelle structure - une 4e de consolidation et la spécialisation à partir de la 3e - le SEW reproche au ministère de s'être limité à une simple redistribution de certaines leçons et des coefficients, sans réfléchir sur les contenus.
Dans la version actuelle de l'avant-projet, les sciences humaines sont les grands perdants au profit du multimédia et d'une nébuleuse de cours à option surdimensionnés; l'interdisciplinarité est complètement négligée et l'Instruction civique comme branche à part disparaît. Tout cela sans parler de l'intention d'abolir la dispense pour l'Instruction religieuse et la Formation morale et sociale et de l'introduction prévue d'un coefficient pour ces deux branches. Le SEW revendique que les enseignant-e-s soient consulté-e-s afin de revoir le texte et la grille en direction d'une vraie réforme et que le statu quo soit maintenu en matière de FMS et d'IRS. !


Pour ce qui est de la reconnaissance du Bac International…,
ancien projet de Madame Hennicot, le MENFPS argumente qu'il faut s'y faire sous certaines conditions, « vu le caractère international de la place financière et de l'économie luxembourgeoise ». Le SEW est opposé à la reconnaissance d'une version « light » du bac luxembourgeois au niveau des langues, qui serait discriminatoire à l'égard de tous les élèves ne pouvant payer 15.000 € de droits d'inscription annuels à l'International School pour obtenir ce bac. D'autre part le MENFPS procèderait par ce biais à la reconnaissance volontaire d'équivalence d'un diplôme privé à un diplôme public. Au cas où le MENFPS persiste, le SEW demande d'introduire de strictes conditions au niveau des connaissances linguistiques et des restrictions sévères par rapport au système de compensation trop large prévu par le Bureau de l'Organisation du Bac International.

« Back to Basics », à défaut de l'« offensive » promise ?
Pour le SEW, le slogan populiste « Back to basics » que la Ministre de l'Education nationale - faute d'offensive réelle et tangible - aime à présent prononcer à toute occasion, n'est autre que le synonyme d'une politique rétrograde, qui fait comme si les enseignants avaient perdu le sens de la réalité. .
A cette occasion, le département secondaire du SEW a rappelé sa revendication de longue date qui est la réforme des contenus et des méthodes d'enseignement. Il s'agit là d'un travail d'envergure qui devrait enfin être abordé. Or, ni l'avant-projet de réforme de la division supérieure de l'enseignement secondaire, ni les épreuves communes prévues pour les classes de 9e ne vont dans cette direction.

Ni PED pour le LTMA, ni deniers publics supplémentaires pour les écoles privées !
Finalement, le SEW a mis en évidence deux dossiers qu'il refuse de toutes pièces: l'emplacement prévu du nouveau Lycée Technique de Pétange sur le site du PED et le financement des écoles privés par plus d'argent public encore.


Département secondaire du SEW