Amendements au projet de réforme de la formation professionnelle

07.11.2007

Le SEW/OGBL reste sur sa position critique



Suite aux nombreuses critiques de toutes parts, le MENFP a présenté en date du 17 octobre 2007 des amendements à son projet de loi portant réforme de la formation professionnelle et de la formation continue.
Le SEW/OGBL salue qu'il est renoncé à l'organisation fondée sur des domaines professionnels et que l'idée de la classe de 10e de l'EST, organisée suivant des domaines professionnels est abandonnée.
Les différents métiers inclus dans un domaine ne présentaient pas assez de points communs et on risquait de faire perdre leur temps à la plupart des élèves. Pour les élèves très faibles par contre, une année d'orientation supplémentaire - dans le cadre de l'allongement de la scolarité jusqu'à 16 ans - pourrait néanmoins être une chance à saisir.

Trop de questions sans réponses



L'abandon du Certificat d'initiation technique et professionnelle (CITP) au profit du nouveau Certificat de capacité professionnelle (CCP) à vocation essentiellement pratique (genre Certificat de capacité manuelle qu'il remplace) suscite de nombreuses questions actuellement sans réponse au sujet des élèves qui pourront avoir accès à ce certificat (et au sort des autres), au sujet des professions qui y seront ouvertes et au sujet de sa valeur sur le marché du travail. Le MENFP semble avoir cédé ici aux pressions des chambres professionnelles patronales à l'encontre du CITP sans présenter une solution de rechange mature.

Pour un diplôme de technicien unique et des stages de qualité



Le SEW/OGBL note avec satisfaction l'intention du nouveau texte de rendre plus visible la séparation entre la formation menant au Diplôme d'aptitude professionnelle (DAP) et celle menant au diplôme de technicien (DT), ainsi que l'abandon du projet d'un examen national spécial pour les techniciens qui voudraient continuer des études dans la spécialité. Par contre, dans la même logique, nous ne pouvons admettre que cet examen spécial soit remplacé par des modules supplémentaires préparatoires aux études supérieures, dont la réussite serait attestée par un complément au diplôme. Nous revendiquons le maintien d'un diplôme de technicien unique dans la spécialité respective, sanctionné par un examen au niveau national pour tous les candidats et permettant l'accès aux études supérieures dans la spécialité.
Le SEW/OGBL met en garde contre une spécialisation à outrance de la formation du technicien. Si certaines options pendant la classe de 12 et/ou de 13e sont justifiables, la formation du technicien doit rester une formation suffisamment générale dans le cadre de la division choisie. Il ne peut s'agir de créer différentes sections à l'intérieur d'une division dans le sens du nouvel article 29, qui ne permettraient plus de transmettre à ces élèves des compétences d'ensemble caractérisant leur futur métier et qui les rendraient trop dépendants d'un type particulier d'activités.
Si le SEW/OGBL est d'accord que la durée minimale d'un stage soit de 4 semaines, nous rejetons la durée minimale de 12 semaines de stage par formation. Plutôt que d'étendre encore la durée totale des stages, nous demandons de maintenir le statu quo quantitatif et de renforcer la qualité des stages existants

Pour plus de transparence et la cogestion des enseignants



Alors que le projet abonde d'organes, le remplacement des commissions mixtes par les équipes curriculaires simplifie les structures. Il faut néanmoins que ces équipes travaillent de manière transparente. C'est tout le contraire de ce qui se passe actuellement, où avant le vote de la loi, le MENFP a déjà à lui tout seul mis en place des équipes oeuvrant en direction d'une forte spécialisation de la formation du technicien. Nous revendiquons une coopération intensive et honnête entre le milieu professionnel et le milieu de l'éducation et une prise de décision qui se base sur des données concrètes, riches et variées.
Si nous nous réjouissons de l'extension des attributions des parents et des élèves au sein du Comité à la formation professionnelle, nous dénonçons le fait que les enseignants n'y sont toujours pas représentés, et cela malgré nos revendications dans ce sens. Ce refus persistant traduit à notre avis une véritable attitude de mépris des auteurs du projet de loi pour les enseignants et renforce l'idée qu'ils les considèrent comme de simples exécutants dont les idées et l'expérience ne comptent pas.

En conclusion, nous pensons que les amendements présentés ne permettent pas de réformer ce projet de loi dans le sens de notre avis du 11 janvier 2007 et nous réitérons par conséquent notre demande de retrait en vue d'une refonte totale du texte.

Communiqué par le SEW/OGBL
Luxembourg, le 7 novembre 2007