Nouveaux critères de promotion : brûler les étapes est contre-productif !
Le « Projet de règlement grand-ducal déterminant l'évaluation et la promotion des élèves de l'enseignement secondaire technique et de l'enseignement secondaire » a été mis en vigueur, et cela malgré les nombreuses critiques formulées de toutes parts.
Le SEW partage certainement les objectifs dudit règlement, en substance l'harmonisation et une plus grande transparence des critères de promotion, le rôle plus important accordé au conseil de classe, la compensation possible d'une sérieuse faiblesse dans une, voire parfois deux branches et l'idée de la remédiation.
Nous ne pouvons pourtant soutenir les responsables du MENFP dans leur empressement tendant à brûler les étapes, à ne pas tenir compte des justes critiques et à promouvoir une nouvelle réglementation sans s'assurer de la mise en place des moyens nécessaires.
Dans notre avis sur le projet de règlement en question, nous avions exprimé notre vive crainte qu'une remédiation ne puisse être garantie si les lycées et lycées techniques ne sont pas équipés en personnel qualifié.
Nous avions insisté sur d'autres points faibles du projet, notamment celui que dans le cycle inférieur de l'enseignement secondaire, des élèves pourront réussir, même s'ils présentent des notes insuffisantes dans 3 branches principales. Nous doutons que ces élèves aient une chance de poursuivre une scolarité satisfaisante.
Il nous semblait également utile de prévoir une note seuil de 20 points pour compenser.
Quant à l'idée d'organiser des 10e de transition, nous trouvions inadmissible de transférer toute la responsabilité de l'organisation de ces classes vers les directions des différents lycées techniques. Il est en effet à prévoir que le nombre d'élèves en situation d'échec dans les classes de 10e ordinaires et par conséquent orientées vers les classes de 10e de transition sera énorme.
Nous avions mis en évidence enfin qu'une harmonisation des critères de promotion ne peut tenir lieu de réforme scolaire mais qu'on met ainsi la charrue devant les boeufs.
Des pas dans la direction d'un véritable processus réformateur seraient à nos yeux entre autres:
- une analyse approfondie de l'apprentissage des langues dans l'enseignement luxembourgeois
- la détermination des compétences que les enfants et adolescent-e-s doivent acquérir à un certain moment de leur carrière scolaire
- une séparation plus tardive des élèves en différentes voies de formation
- une réorganisation des contenus et des méthodes d'enseignement
- une évaluation plus formative
- une réforme de l'enseignement primaire dans le sens d'un soutien individualisé des élèves dès les premières années.
Nous attendons que le MENFP déclenche une discussion sur ces sujets brûlants dès l'automne !
Communiqué par le SEW/OGB-L le 9 septembre 2005