L'enseignement public continue d'être bradépar le ministère de l'éducation nationale et le gouvernement

27.08.2003

Il y a urgence. C'est écrit noir sur blanc dans une petite annonce publiée le 10 janvier dernier dans le Luxemburger Wort, où le ministère de l'éducation nationale se propose de "recruter d'urgence pour les besoins des différents lycées techniques [...] des chargés d'éducation [...] pour enseigner [...] français, mathématiques, sciences naturelles, sciences économiques et techniques de secrétariat".
Vous l'aurez compris: les lycées, et surtout les lycées techniques manquent cruellement de personnel. Mais au lieu de recruter un maximum de personnel qualifié, en admettant massivement au stage pédagogique des spécialistes dans les différentes matières, le ministère accable les enseignant-e-s de leçons supplémentaires et ne se gêne pas de passer de petites annonces pour engager des chargé-e-s d'éducation sans aucune formation pédagogique. Or ces personnes doivent souvent travailler avec des élèves qui ont précisément de nombreuses difficultés scolaires.
Les syndicats ont vu venir ce scénario catastrophe depuis des années et le SEW n'a pas cessé d'y attirer l'attention des responsables politiques et d'exiger un recrutement suffisant en fonction des besoins croissants. A présent, le rapport de planification de juillet 1999 le confirme: il faut des engagements massifs de l'ordre de 240 stagiaires par an si on veut encore stopper un processus qui ne tardera pas à démanteler la qualité de l'enseignement secondaire et tout particulièrement de l'enseignement secondaire technique.
Or, le gouvernement a accepté tout juste d'admettre 150 stagiaires au concours de 1999, ce qui correspond au scénario minimum dudit rapport "permettant de contenir à un niveau élevé l'augmentation des besoins de renforcement et de remplacement" - pour reprendre la formulation euphémique du texte. En d'autres termes: les responsables politiques continuent de laisser empirer la situation; le budget de l'éducation nationale pour l'année 2000, qui se situe au-dessous de la norme budgétaire traduit d'ailleurs le même état d'esprit !
Le SEW revendique et continuera de revendiquer une école publique de qualité pour tous et toutes les jeunes. Cela veut dire: du personnel qualifié en nombre suffisant, du matériel scolaire adéquat, des établissements scolaires bien équipés ... C'est un scandale que le riche Luxembourg se permette de laisser peu à peu à l'abandon son école publique et que ses gouvernants n'assument plus leurs responsabilités envers la jeunesse du pays et leurs parents !
N'est-ce pas une "offensive éducative" qui a été promise lors de la campagne électorale de 1999 par le parti de l'actuelle ministre de l'éducation nationale ?
Cette offensive, nous l'attendons et nous l'exigeons !

Luxembourg, le 24 janvier 2000 SEW/OGB-L