La tâche des enseignant-e-sde l'ES et de l'EST : le fil de l'action intersyndicale

22.06.2006

Nous reprenons dans ce dossier les principaux documents parus aux étapes successives de l'action intersyndicale en relation avec les discussions autour de la tâche des enseignant-e-s du secondaire et secondaire technique.

Il faut mettre en évidence l'action solidaire exemplaire des trois syndicats d'enseignant-e-s, qui - nonobstant leurs divergences - ont réagi de manière concertée face au projet du MEN d'augmenter la tâche d'enseignement.

Dans un temps record et l'internet aidant, ils ont réussi à mobiliser leurs collègues et à recueillir la très grande majorité de leurs voix dans un sondage à l'encontre de la redéfinition de la tâche telle qu'annoncée par la Ministre de l'Education nationale.

Au-delà de ce sondage, les syndicats ont noué des contacts avec les comités des professeurs des établissements postprimaires publics et les ont tenus au courant des développements et de l'état des négociations. La détermination des enseignant-e-s et de leurs syndicats à refuser le « diktat » de la Ministre a fait reculer celle-ci et de réelles négociations au sujet d'une redéfinition qualitative de la tâche sont à présent engagées.

D'aucuns ont publiquement qualifié la solidarité syndicale de « pensée unique » contre tout changement et ont même reproché au SEW de renier son engagement traditionnel pour une école publique adaptée aux besoins de la société actuelle.

Faut-il rappeler à ceux-ci que le premier but d'un syndicat consiste à défendre ses membres contre une détérioration de leurs conditions de travail; or les propositions de la Ministre visaient à augmenter le temps d'enseignement de l'ordre de 2 leçons minimum, soit de quatre heures de travail hebdomadaire au moins. Quel syndicat au monde aurait donné son accord à une telle proposition ?

Pour ce qui est de son engagement pour une école publique de qualité, le SEW ne le néglige pas pour autant, bien au contraire. Il faut dire d'abord qu'une augmentation du temps d'enseignement va à l'encontre de la qualité ! Quant à la redéfinition qualitative de la tâche, le SEW est bien conscient - comme d'ailleurs les deux autres partenaires syndicaux - que la formation continue, la concertation, la remédiation et le contact avec les parents font aujourd'hui partie de la tâche normale d'un-e enseignant-e. Aussi les membres du SEW réuni-e-s par deux fois en assemblée générale extraordinaire ont-ils donné le feu vert à leurs délégué-e-s dans l'Intersyndicale pour négocier avec le MEN dans cette direction, et cela dans la limite du temps tracée par la lettre ministérielle.

Guy Foetz>/i>