Défendons l'Ecole publique contre la politique ruineuse du MENFP !
Avec un retard de 6 ans sur ses obligations légales, le MENFP a récemment établi un rapport de planification des besoins en personnel dans l'enseignement postprimaire; les données publiées par le SEW à l'occasion de sa conférence de presse de juin dernier s'y trouvent amplement confirmées.
- Les lycées et lycées techniques publics manquent cruellement d'enseignants qualifiés: le déficit actuel (après l'incorporation de 260 chargés de cours, suite au verdict du tribunal administratif) est évalué à 390 postes.
- Le nombre d'élèves continuera à croître fortement au cours de la décennie à venir: on comptera en moyenne 970 élèves de plus par an jusqu'en 2007; le rapport parle de "conséquences alarmantes, mais évidentes" et table sur un besoin supplémentaire de 300 enseignants dans les 5 prochaines années pour prendre en charge ces effectifs.
- La pyramide des âges du corps enseignant a fortement vieilli: 180 enseignants partiront en retraite entre 1998 et 2002.
Le SEW constate d'autre part:
- que le rapport ne présente nulle part une évaluation globale des besoins futurs d'enseignants; son mode de computation n'indique que les besoins annuels et ne les reporte pas d'une année sur l'autre, cachant ainsi au lecteur inaverti l'envergure embarrassante du manque total d'enseignants titularisés pleinement formés, dépassant les 600 (!) unités à la fin de la période quinquennale (en 2002).;
- qu'aucun besoin supplémentaire n'a été mis en compte ni pour les réformes de programmes prévues, ni pour la réforme du stage pédagogique, ni en relation avec la nouvelle loi de formation continue, qui sont pourtant autant de projets d'envergure lancés par le MENFP lui-même;
- que les mesures de rationalisation mises en oeuvre au cours de la décennie passée sont approuvées par le rapport et que leur accentuation fait partie de la planification future:
*augmentation des effectifs de classes;
*constitution d'auditoires regroupant pour certaines branches les élèves de plusieurs classes;
*tendance à confier un nombre croissant de tâches annexes à des non-enseignants travaillant sous un régime de contrats à durée déterminée
*transformation des "dé"charges pour travaux pédagogiques et pour activités péri-et parascolaires en heures supplémentaires à prester à côté de l'horaire normal.
Le SEW conclut:
- Devant des classes surpeuplées, des méthodes d'enseignement actif et le contrôle oral systématique ne sont plus viables.
- Les 360 entrées en stage, proposées par le plan de recrutement pour les cinq prochaines années ne couvrent ni les besoins actuels, ni les besoins futurs, cela en dépit de toutes les mesures de rationalisation envisagées.
- Malgré l'évidence accablante des chiffres, le MENFP et le gouvernement continuent de limiter le recrutement de personnel qualifié et appliquent sciemment une politique d'embauche parallèle de personnel insuffisamment formé. Une deuxième génération de chargés de cours, appelés cette fois "chargés d'éducation à durée déterminée" est déjà en train de surgir dans les lycées techniques; le récent verdict du tribunal administratif en faveur des anciens "chargés", n'a pas servi de leçon.
- Le manque de plus en plus pesant d'infrastructures et de personnel qualifié confrontent les enseignants, les élèves et leurs parents au défi de défendre l'Ecole publique contre la politique ruineuse menée par nos responsables politiques. Le SEW, avec tout le poids de la grande confédération syndicale de l'OGB-L à ses côtés, est disposé à prêter main forte dans ce combat !
SEW/OGB-L