Réforme de la division supérieure de l'enseignement secondaire

27.08.2003

La Ministre opte pour l'abolition de la dispense et l'introduction d'un coefficient pour l'Instruction religieuse et morale, respectivement la Formation morale et sociale !

Lors de la présentation d'une proposition de grille horaire pour la nouvelle division supérieure de l'enseignement secondaire, Madame la Ministre de l'Education nationale vient de lâcher des nouvelles alarmantes pour les partisan-e-s de l'école publique laïque au Luxembourg: dorénavant les élèves ne pourraient plus être dispensé-e-s du cours de formation morale et sociale ou d'enseignement religieux et ces cours compteraient pour la moyenne (coefficient 1) et donc pour la promotion des élèves.

Le SEW s'est toujours prononcé pour la suppression pure et simple de tout enseignement religieux dans l'Ecole publique luxembourgeoise et proteste vigoureusement contre ces projets de réforme rétrogrades.

Au moment de la formation de la coalition de centre droit que nous connaissons actuellement, notre syndicat était certes conscient du fait que le partenaire libéral n'allait pas pousser le PCS à abandonner l'emprise de l'église catholique sur l'Ecole publique. Et en effet l'accord gouvernemental PCS-PD de 1999 prévoit la suppression de la possibilité d'être dispensé des cours de formation morale et sociale et des cours d'enseignement religieux. Mais une autre stipulation du programme gouvernemental nous semblait constituter quelque peu la contrepartie de la révérence ainsi faite par les libéraux aux tenants du cléricalisme: "le Gouvernement prendra des mesures nécessaires pour améliorer sensiblement la qualité de l'enseignement moral et social, notamment en matière de formation et de qualification des enseignants".
Or, si la Ministre a cédé sur le premier point, nous constatons actuellement que rien n'a été entrepris par le MENFPS au niveau du second: contrairement à l'Instruction religieuse, la Formation morale et sociale ne dispose toujours pas d'enseignant-e-s formé-e-s à ce titre et le cours de FMS continue d'être assuré la plupart du temps par les candidat-e-s de dernier ressort que sont les stagiaires et les chargé-e-s. Devant la pénurie de plus en plus inquiétante d'enseignant-e-s, les recruteurs du MENFPS ont sans doute d'autres chats à fouetter !

La Ministre de l'Education nationale a donc cédé du terrain sans rien obtenir en échange.
Mais ce qui est plus grave encore et franchement incompréhensible, c'est qu'elle ne se contente pas d'exécuter le programme gouvernemental; elle voudrait en plus affecter ces deux cours du coefficient 1 !
Cela conduirait non seulement à une surenchère ridicule au niveau des notes de deux cours idéologiquement divergents, mais cela permettrait aussi aux émissaires de l'évêché d'exercer une influence directe sur la moyenne et donc sur la promotion des élèves de l'école publique.
Autant dire qu'il s'agirait d'un abandon sur toute la ligne; les ancêtres libéraux de la Ministre se retourneraient dans leurs tombes !

Le SEW reviendra sur la question à l'occasion de son avis sur le projet de réforme de la division supérieure et demande d'ores et déjà avec insistance à Madame la Ministre de maintenir la possibilité de dispense et, surtout, de continuer d'affecter les cours de FMS et d'IRM du coefficient 0.


Luxembourg, le 8 mai 2001 Communiqué par le SEW/OGB-L