03.02.2001

Le 30 janvier dernier, une délégation du SEW (Syndikat Erzéiung a Wëssenschaft) de l'OBG-L a rencontré la ministre de l'Education nationale.
Le SEW a mis la politique de recrutement au centre de la discussion en exigeant que le concours d'admission au stage soit aboli dans les branches où il y a pénurie. C'est le cas notamment pour les langues (allemand, français, anglais) et les mathématiques. Le SEW trouve en effet que pour les branches où il n'y a pas assez de professeurs, il n'y a pas lieu de contrôler une deuxième fois les connaissances théoriques des candidat-e-s qui ont tous et toutes un diplôme homologué par l'Etat luxembourgeois dans leur spécialité. Cette abolition ne concernerait pas les épreuves de langues préliminaires.
Bien que Madame Brasseur ait proclamé elle-même l'état d'urgence en cette matière et partage notre inquiétude fondamentale sur ce point, ni elle ni ses fonctionnaires ne semblaient convaincus d'une telle mesure. Cela est d'autant plus surprenant que chacun sait que les problèmes vont croissant:
- chaque année, 1000 élèves supplémentaires entrent dans le secondaire, ce qui équivaut à la population d'un lycée moyen;
- dans les 10 prochaines années, 450 professeurs partiront à la retraite,
- de nombreux professeurs sont (sur)chargés de leçons supplémentaires;
- pour combler les places vacantes, les directions doivent de plus en plus faire appel à des chargé(e)s de cours qui n'ont aucune formation pédagogique.
En ce qui concerne les projets de réformes de la Ministre de l'Education nationale, le SEW doit également s'avouer déçu, voire préoccupé: mis à part des réformes très ponctuelles, souvent déjà engagées avant son arrivée, Madame Brasseur n'a pas su énumérer de projets qui aient l'envergure de faire bouger les choses. Aux yeux du SEW, une vision en matière de politique scolaire ou un concept global font défaut.
Cette entrevue a montré au SEW qu'il est urgent de se mobiliser et de faire pression afin que les réformes fondamentales dont notre système scolaire a vraiment besoin puissent devenir réalité!
Quant à la politique de recrutement, le SEW reviendra à la charge et interviendra à d'autres niveaux, s'il en est besoin.

Luxembourg, le 3 février 2001 Communiqué par le SEW