SEW/OGB-L - Conférence de presse du 5/10/95
Département secondaire (secondaire + secondaire technique,
y compris le régime préparatoire )
1) La rentrée scolaire dans l'ES et l'EST était marquée
a) de façon générale par une augmentation importante des effectifs de classe(des classes > 25 élèves constituent la règle) et des heures supplémentaires (rares sont les enseignants qui n'en ont pas !)
b) par une situation particulièrement déficiente tant au niveau du personnel qualifié disponible qu'au niveau des infrastructures dans le régime préparatoire de l'EST.
Concernant le point (a):
Cette évolution n'a rien d'anormal, en présence des besoins non satisfaits en personnel enseignant, révélés par la dernière étude du MEN (besoin théorique en profs et stagiaires non couvert de 450 unités au début de l'année scolaire 94-95 !)
Les effectifs de classes dans l'EST ont actuellement atteint le niveau (plus élevé) de l'ES d'il y a deux ans.
Remarquons que lors des négociations de l'Intersyndicale avec M.Fischbach, celui-ci avait concédé de revoir les effectifs de classes de l'ES vers le bas (assurance écrite donnée à l'Intersyndicale ). En réalité, c'est un ajustement en sens inverse qui a eu lieu !
Cette promesse écrite ne lierait-elle pas son successeur ?
Un mode de résolution inapproprié du manque flagrant d'enseignants dans le postprimaire consiste pour le MENFP à engager à durée déterminée 50 chômeurs "bac+" pour assurer la surveillance dans les lycées et lycées techniques. A ces personnes, on n'offre aucune perspective professionnelle. Il s'agit là d'une bien curieuse politique de l'emploi dans la suite des discussions tripartites!
Quant aux chargés de cours: toujours aucune solution en vue !
Le manque flagrant de personnel qualifié fait surgir la question de la mise en oeuvre des réformes (nouveaux programmes, nouveaux manuels). Faute d'éditeurs luxembourgeois s'occupant de l'élaboration de manuels pour les nouvelles formations élaborées dans le cadre du projet PROF, cette charge revient chez nous aux enseignants.
Or, ceux-ci sont submergés d'heures supplémentaires !
Nous demandons qu'une politique pluriannuelle de recrutement tenant compte des besoins réels soit menée en concertation avec les syndicats ! (32 nouveaux postes constituent en ce sens une provocation !)
Concernant le point (b)
Le régime préparatoire, lancé en 1994-95 a bien mal décollé; or, les déficiences de l'année scolaire passée n'ont nullement été comblées, bien au contraire:
- maintien de la séparation géographique entre le régime préparatoire et les lycées techniques respectifs auxquels les différents centres préparatoires auraient dû être intégrés d'après la loi (à Dudelange, la construction d'un nouveau bâtiment vient même récemment d'être entamée à un endroit situé à 2 km du lycée technique et cela malgré l'opposition de la direction du LTNB);
- situation ahurissante du point de vue des infrastuctures
( manque de salles, salles situées dans différents bâtiments souvent très éloignés les uns des autres, pavillons, conteneurs, salles louées par-ci, par-là, ...) nécessitant des déplacements fréquents par autobus, notamment pour atteindre les ateliers et rendant impossible un enseignement modulaire du fait de la dispersion géographique des élèves.
- pas de journée continue, faute d'infrastructures (absence de cantines et foyers) et d'éducateurs;
- manque flagrant d'enseignants, conduisant à des classes à effectifs trop élevés pour ce type d'enseignement, plaçant hors de portée les méthodes et objectifs pédagogiques posés par la loi et conduisant au surmenage des enseignants en place devant la situation dramatique;
- administration embryonnaire (p.ex pour les 700 élèves du LTC-RP, seulement 1 chargé de direction et _ dactylo;
- matériel didactique non traduit pour les classes francophones (maths et branches secondaires) et cela malgré les promesses du nouveau Ministre; --> de nombreux élèves francophones devront donc continuer à recourir à une formation professionnelle dans les régions frontalières française et belge;
- aucun seuil scolaire minimum (légal) fixé pour les CITPistes: le Ministre du Travail n'a rien fait en 2 ans sur ce dossier, alors des CENTAINES de jeunes sont concernés !
A moins qu'un renforcement infrastructurel et personnel n'intervienne rapidement, la réforme devra être considérée comme un échec !
2) De nombreux dossiers pesants restent en suspens:
- Qu'en est-il de la réforme du stage pédagogique ?
Nous ne comptons plus les propositions que nous avons faites au MEN, au MENJ, au MEN et récemment de nouveau au MENFP.
Depuis 20 ans, on parle de cette réforme; M. Fischbach avait presque abouti, puis le rideau est de nouveau tombé: voici revenu le black-out total !
- Qu'en est-il du sort des chargés de cours ?
(Même scénario que pour le stage !)
- Qu'en est-il de la transition de l'enseignement primaire à l'enseignement secondaire et secondaire technique ?
(idem !)
- Qu'en est-il de l'ajustement éventuel des réformes réalisées ces dernières années dans l'enseignement secondaire et secondaire technique (examen oral, nouveaux critères de promotion arrêtés en 1990) ?
(idem !)
- Qu'en est-il de la discussion sur les rythmes scolaires ?
(idem !)
Remarque à ce sujet: nous pensons que la question des infrastructures d'accueil et notamment des cantines est intimement liée à celle des rythmes scolaires. Comme nous l'avons écrit dans notre communiqué commun avec la FAPEEPP, nous sommes convaincus que seule une cantine scolaire publique peut s'insérer dans le cadre général des structures d'accueil maintes fois citées en référence par les responsables du MENFP, puisqu'elle doit constituer un pôle d'attraction intégré pour l'ensemble de la population scolaire du lycée ou du lycée technique tout au long de la journée.
D'autre part, nous réclamons pour leurs nos élèves le droit de prendre des repas sains dans un cadre agréable, protégé de l'influence d'intérêts financiers privés.
Par conséquent,
- nous insistons que la politique d'extension du nombre de restaurants scolaires avec préparation des repas sur place soit poursuivie et que ceux-ci fonctionnent sous la régie directe du Ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle.
- nous demandons au Ministre de se concerter avec tous les partenaires scolaires, y compris les élèves, avant de prendre toute décision future en matière de restauration scolaire.
Nous demandons que tous ces dossiers en supens soient sans délai remis sur le métier !
3) Enfin qu'en est-il de la structure de dialogue négociée entre l'Intersyndicale des enseignants et M. Fischbach ?
Des groupes de travail avaient précisément été prévus pour discuter des sujets suivants:
- évaluation des réformes (réponses données au questionnaire du MEN);
- réforme du stage pédagogique (réponses données au questionnaire du MEN);
- passage primaire-secondaire.
Ces groupes de travail n'ont jamais été réunis par le nouveau Ministre !
Nous exigeons que le dialogue inauguré par son prédécesseur soit repris avec les syndicats d'enseignants !