Table ronde à Esch/Alzette : Comité d'école: Schouldirekter oder wat? ( 7 mars 2006)
Le nouveau comité de cogestion des écoles primaires de la Ville d'Esch avait pris l'initiative d'organiser une table ronde au sujet de la gestion des écoles.
Si d'autres communes comme la ville de Luxembourg possèdent depuis une bonne vingtaine d'années un comité de cogestion, et que depuis une dizaine d'années de plus en plus de comités de cogestion ont été fondés dans les grandes, moyennes et mêmes les petites communes, un comité appelé « comité de cogestion » fut crée il y a environ deux ans, suite à l'initiative « Schoul 2006 ».
Contrairement aux comités de cogestion existants dans d'autres communes, les missions et attributions du comité d'Esch sont, du moins pour le moment, assez restreintes. Ce qu'on peut d'ailleurs facilement comprendre, car pendant de longues années il n'existait apparemment pas de cogestion à Esch. Les écoles étaient, semble-t-il, seulement organisées par le service de l'enseignement sans que les enseignants aient réellement eu leur mot à dire.
Pour mettre sur pied le comité de cogestion, les collègues engagés d'Esch se sont alliés avec les parents des élèves et ont constitué un comité formé de façon paritaire d'enseignants et de parents. Les attributions de ce comité sont limitées à l'élaboration d'avis sur les questions concernant l'enseignement à Esch comme par exemple l'organisation scolaire, mais qui est finalement toujours mise au point par le service scolaire. Le comité d'Esch ne joue pour l'instant aucun rôle actif dans la gestion des écoles et ses avis et propositions n'auront tout au plus une incidence sur l'organisation scolaire de l'année suivante.
La genèse d'un comité de cogestion n'est pas une chose facile dans une grande commune où la culture de la cogestion dans les écoles fait cruellement défaut. Les enseignants ont bien fait de s'associer aux parents pour initier le processus qui aboutira, on le souhaite, à une vraie culture de cogestion et de participation active et des parents et des enseignants.
Les interventions des parents et des enseignants présents dans la salle ont d'ailleurs montré que la situation semble être particulièrement difficile à Esch. Les contacts entre parents et enseignants semblent être difficiles et les parents n'ont même pas le droit d'accès aux écoles. Les nouveaux pionniers du comité d'Esch qui se sont engagés dans l voie d'une étroite collaboration avec les parents, ont eu la chance de trouver un groupe de parents particulièrement engagés.
Est-ce que ce modèle peut être généralisé ? Trouvera-t-on dans toutes les communes des parents d'élèves prêts à se mobiliser et à prendre une responsabilité collective pour tout le centre scolaire et tous les élèves ? Je me permets de douter qu'on puisse en trouver dans toutes les communes. Si déjà le contingent de parents prêts à s'engager dans les sections locales des APE n'atteint pour ainsi jamais un nombre suffisant pour que les associations puissent prétendre à une représentativité, il me semble illusoire de trouver beaucoup de parents disposés à s'engager pour les enfants d'autrui. D'autant plus que l'engagement des parents ne dépassera certainement pas la période où leurs enfants se trouveront à l'école primaire. En tout cas, les remarques formulées par les parents présents dans la salle ne concernaient que la situation et les problèmes de leurs enfants.
La question d'intégrer les parents dans les comités de cogestion ne se pose pas. Le comité aura toujours une vue d'ensemble de tous les élèves et devra organiser les ressources qui lui sont mises à disposition sans tenir compte d'intérêts particuliers. Il est à craindre que les parents membres d'un comité de cogestion plaideraient pour une organisation scolaire qui corresponde à leurs propres enfants. Créons et un comité des parents et un comité des enseignants ainsi qu'une sorte de plateforme pour une collaboration.
Mais il faudra en tout cas développer le dialogue entre les titulaires et les parents et trouver une meilleure forme de dialogue entre parents et enseignants. Le comité des enseignants doit absolument se concerter et collaborer avec les représentants des parents sans qu'il y ait un comité unique. L'école doit devenir plus transparente.
Ne perdons pas de vue que nous exigeons une école qui veut transmettre les valeurs de la démocratie et éduquer les enfants à devenir des membres actifs et engagés de notre société. Il est bien contradictoire de vouloir atteindre ces objectifs avec une structure hiérarchique de l'école. Le SEW plaide donc toujours pour un comité des enseignants démocratiquement élus par les enseignants. Il est dommage que le SNE persévère et s'acharne sur sa position de réclamer un directeur d'école. Nous n'avons pas besoin de structures administratives hiérarchisées superflues au sein de nos écoles. Les enseignants sont prêts à assumer leurs responsabilités.
Arendt Patrick
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