Pour la création d'un lycée technique pour professions sociales !
Imaginez une école sans infrastructure propre ni personnel enseignant régulier, … le rêve de tout doctrinaire ultralibéral épris de flexibilité et de capitalisme pur et dur. L'Institut d'Etudes Educatives et Sociales (IEES) en constitue le prototype !
Campant à Livange et à Fentange dans des locaux de fortune loués, le personnel enseignant de l'Institut d'Etudes Educatives et Sociales est essentiellement constitué de chargés de cours à durée déterminée. Si quelques-un-e-s ont réussi à décrocher un contrat à durée indéterminée dans la foulée des régularisations générées par le tribunal administratif en 1997 suite à une faute formelle du MENFP à l'occasion du renouvellement de leurs contrats, leurs contrats d'engagement contiennent de nombreuses stipulations « élastiques » qui laissent toute liberté d'action à la direction. Ainsi, d'après les contrats en question, « les dates exactes des congés académiques/scolaires sont fixées par le directeur et approuvées par le(s) ministre(s) de tutelle ». Le début de l'année scolaire/académique 2001-2002 avait été fixé au 24 septembre 2001 et sa clôture au 11 septembre 2002, les épreuves d'ajournement ayant eu lieu entre le 19 août et le 6 septembre. Les élèves/étudiant-e-s et les enseignant-e-s ont donc pratiquement été corvéables pendant 12 mois, malgré la référence toute théorique du contrat d'engagement aux vacances scolaires de l'enseignement postprimaire.
Voici d'autres exemples tirés des contrats d'engagement type, qui témoignent de la volonté d'acculer les enseignant-e-s à la flexibilité maximale :
«- L'enseignant s'engage … à accepter des déplacements … à l'étranger dans l'intérêt de l'exécution de ses tâches ou dans l'intérêt général de l'Institut .
- … des travaux administratifs pourront lui être confiés .
- L'Institut se réserve le droit de modifier les tâches et la répartition entre les tâches suivant les aptitudes de l'enseignant et les besoins de l'Institut.
- L'enseignant accepte expressément de professer des activités d'enseignement en dehors de sa spécialité dans des branches connexes. »
La défense des intérêts du personnel se complique encore du fait que d'après l'accord gouvernemental de 1999, le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche est compétent pour la section d'études préparant au diplôme d'éducateur gradué, tandis que l'Education Nationale reste le ministère de tutelle pour la section d'études préparant au diplôme d'éducateur. Alors que les contrats d'engagement du personnel sont signés par la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, le personnel enseignant peut être affecté aux deux sections, qui comportent pourtant des modalités d'organisation et des horaires divergents.
Le SEW est intervenu auprès du MENFPS pour que le cadre de l'année et des vacances solaires de l'enseignement postprimaire soit respecté lors de la fixation des dates des congés scolaires et des ajournements de l'année 2002-2003.
Avec l'avant-projet portant création de l'Université de Luxembourg, présenté par la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche à l'occasion du conseil de gouvernement du 19 juillet 2002, et qui n'englobe que la formation de l'éducateur gradué de l'IEES actuel, la revendication du SEW de créer un lycée technique pour professions sociales chargé de la formation de l'éducateur est devenue plus actuelle que jamais. Dès à présent, nous demandons au MENFP de préparer le retour du personnel enseignant affecté à cette formation, sous la responsabilité unique du MENFPS !
Guy Foetz