Sport à l'école primaire
Pour le SEW/OGBL le rôle et les buts du sport à l'école primaire sont ceux définis par le plan d'études, à savoir, offrir à chaque élève la possibilité de développer pleinement les dimensions physiques et motrices de son être, ainsi que de lui donner des compétences indispensables à la vie sociale. L'éducation physique et sportive entretient des liens avec d'autres disciplines pour contribuer à réaliser des objectifs communs à toute éducation.
L'éducation physique et sportive figure actuellement avec 3 respectivement 2 (degré supérieur) leçons hebdomadaires dans les grilles horaires de l'enseignement primaire. Pour le SEW/OGBL cette situation telle qu'elle se présente sur le papier est satisfaisante. Il n'en va malheureusement pas toujours ainsi dans la pratique. Le manque d'infrastructures adéquates et assez proches, le manque de personnel enseignant font que trop souvent ces leçons d'éducation physique et sportive tombent en souffrance, se limitent à quelques exercices corporels, ou encore que le temps qui leur est réservé est consacré pour moitié à des déplacements vers des halls sportifs ou des piscines. Le SEW/OGBL est d'avis que les leçons d'éducation physique et sportive prévues au programme scolaire doivent essayer de répondre aux besoins de tous les élèves bien que ceux-ci soient parfois très divergents.
Il ne s'agit point de sélectionner des élites, mais plutôt d'amener tout le monde à une pratique sportive adaptée à ses besoins et à ses capacités. Par ailleurs, le SEW/OGBL est très favorable à une offre péri- et parascolaire s'adressant à tous les élèves et offrant entre autres également des activités sportives. Celles-ci pourraient être offertes par la LASEP et éventuellement aussi par des associations sportives pour des élèves ayant déjà opté pour une pratique sportive spécifique. Il faut donc distinguer trois situations différentes: ·
les leçons prévues au programme, obligatoires pour tous les élèves et devant s'adresser à l'ensemble d'une classe d'âge; ·
des activités physiques et sportives variées dans le cadre du péri- et parascolaire, s'adressant à tous ceux qui voudraient améliorer leurs compétences sportives, mais qui ne se sont pas encore décidés pour une pratique précise; ·
l'inscription à un club de sport pour ceux qui décident de se perfectionner dans une pratique sportive déterminée.
Pour les activités sportives offertes dans le cadre de la LASEP, il faudrait prévoir la possibilité pour les enseignants du primaire de les intégrer dans leur tâche d'enseignement, à l'instar de ce qui se pratique dans l'enseignement secondaire. En ce qui concerne les leçons d'éducation physique et sportive prévues par le programme de l'école primaire, le SEW/OGBL est d'avis qu'elles devraient être tenues par des instituteurs et institutrices, de préférence dans le cadre d'une équipe pédagogique se répartissant notamment les leçons des branches d'expressions selon les affinités de chacun des enseignants.
Il est un fait que le titulaire de la classe est le mieux placé pour intégrer ces leçons dans une dimension éducative plus globale, mais il faut également tenir compte du fait qu'il n'est pas donné à tout le monde d'offrir toute la palette des activités sportives. Actuellement, la pénurie en personnel enseignant ne permet pas d'atteindre cette situation idéale, voilà pourquoi le SEW/OGBL exige un recrutement massif de personnel enseignant, mais également une réforme de la formation. Il faudrait permettre aux futurs enseignants du préscolaire et du primaire d'acquérir tout d'abord une bonne formation en sciences de l'éducation qui serait complétée par une formation tant pratique que théorique en didactique des langues, des mathématiques et des sciences, ainsi que des branches d'expression avec un perfectionnement dans l'un ou l'autre domaine (artistique, musical ou sportif).
L'accord de coalition prévoit d'ailleurs l'introduction d'une option sport dans le programme de l'ISERP. Le SEW/OGBL est prêt à discuter de telles possibilités, mais dans le cadre d'une réforme plus vaste de la formation des instituteurs et des institutrices. Il faudrait par ailleurs que les branches d'expression obtiennent un autre statut dans la grille horaire de l'enseignement primaire, à savoir que ce ne soient pas d'office les leçons à assurer par des surnuméraires trop souvent non-qualifiés. Déjà dans le cadre des stages des étudiants de l'ISERP ces leçons sont très souvent considérées comme moins importantes. La revalorisation des branches d'expression, donc aussi des leçons d'éducation physique et sportive à l'école primaire passe nécessairement par leur intégration dans une démarche éducative globale.
Ceci d'autant plus important que l'on sait aujourd'hui que des déficiences au niveau sensori-moteur ont des conséquences directes sur d'autres compétences scolaires. Par ailleurs il est important de motiver les élèves pour une pratique sportive régulière. Il n'est cependant pas indiqué d'axer les leçons d'éducation physique et sportive de l'école primaire sur une sélection de talents sportifs précoces. Une telle démarche doit se situer nécessairement dans le cadre du périscolaire.