Journée Mondiale des Enseignants: 5 octobre 2007

À l'occasion du 5 octobre, Journée mondiale des enseignants, instaurée par l'UNESCO en 1994, les instituteurs et institutrices luxembourgeois, soutenus par leurs deux syndicats, soulignent l'urgence d'un reclassement de leur carrière.
Les missions confiées à l'école augmentent chaque jour et les responsabilités des instituteurs et institutrices s'accroissent. L'école luxembourgeoise doit relever le défi permanent d'apprendre à des enfants provenant d'horizons de plus en plus divers deux langues d'enseignement qui ne sont généralement pas leurs langues maternelles.
Par ailleurs, elle est confrontée aux problèmes communs de toutes nos sociétés postmodernes avec le changement des structures familiales et le manque de disponibilité des parents.
Depuis des années, les enseignants luxembourgeois essaient de faire face à ces difficultés avec plus ou moins de succès et il est clair qu'il faudra encore travailler à rendre l'école plus efficace afin de donner une chance de réussite à tous les élèves. Une nouvelle loi scolaire est d'ailleurs en discussion à la Chambre des députés.
Rappelons brièvement qu'en 2008 cela fera exactement un demi-siècle que l'école normale aura été remplacée par l'Institut Pédagogique, formation supérieure de deux ans, à l'époque insidieusement appelée stage afin de maintenir la fonction d'instituteur au sein des carrières moyennes. Une motion visant à remplacer le terme de stage par celui d'études avait été rejetée d'extrême justesse.
Si dès 1983 avec la création de l'Institut Supérieur d'Etudes et de Recherches Pédagogiques (ISERP), l'extension de la formation à 3 ans et la reconnaissance légale de son caractère supérieur, la notion de stage devait disparaître, la discrimination salariale persista et contrairement à d'autres fonctions aux caractéristiques analogues qui se virent revalorisées, celle d'instituteur restait confinée à la carrière moyenne et ce sans même bénéficier des potentialités d'avancement offertes aux autres fonctionnaires de cette même carrière ! A chaque fois que nous engagions, avouons-le, de trop timides démarches contre l'intenable situation, il se trouvait dans les rangs des traditionnels ennemis de l'instituteur suffisamment de relais pour aider les gouvernants à empêcher qu'enfin justice se fit.
Avec le vote de la loi de 2003 fixant les études universitaires des futurs instituteurs fréquentant les cours à l'Université de Luxembourg à 240 ECTS, BAC plus quatre selon l'ancienne terminologie, la situation quon pouvait considérer comme injuste depuis 1958 et discriminatoire depuis 1983 est devenue franchement intenable voire explosive.
Les instituteurs et les institutrices n'attendront pas plus longtemps pour se mobiliser massivement afin d'appuyer leurs revendications légitimes. Leurs syndicats respectifs ont soumis leurs doléances aux ministres de l'Education nationale et de la Fonction publique avant les vacances scolaires. Pour l'instant ils restent toujours sans réponse de la part du Gouvernement.
Les enseignants des deux syndicats n'ont nullement l'intention de perturber à ce stade l'atmosphère de travail dans nos écoles. Néanmoins, il s'agit d'un dernier avertissement lancé au Gouvernement avant de déclencher d'autres actions syndicales.
SEW/OGBL et SNE/CGFP