Nouveau stage pédagogique: reportez-le enfin d'une année, Madame la Ministre !

27.08.2003

Depuis des années, le SEW/OGBL revendique une réforme du stage pédagogique des professeurs de l'enseignement secondaire. Dans le projet de réforme du Ministère de l'Education nationale, nous approuvions certaines idées maîtresses: préparer le futur enseignant aux multiples rôles qui sont de nos jours les siens; ne plus charger le stagiaire de cours pendant la première année de stage; orienter les modules de formation vers la pratique enseignante; former les tuteurs/formateurs. Ceci nous amenés à participer activement à la discussion avec le Ministère et cela malgré des divergences de fond quant à la structure de la réforme, notamment la création d'une nouvelle carrière d'enseignants (répétiteurs).
Or, dès l'année scolaire 1997/98, il était clair que le calendrier proposé par le Ministère était irréalisable. C'est pourquoi nous avons insisté à ce que le début du nouveau stage soit reporté à janvier 2000.
Mais la Ministre et ses conseillers ont fait la sourde oreille. A présent, force est de constater que le nouveau stage ne constitue plus qu'une caricature par rapport aux objectifs fixés:
- les stagiaires de 1re année seront malgré tout chargés d'une classe pendant 4 à 6 h par semaine;
- l'ensemble du tutorat devra être entièrement assuré sous un régime d'heures supplémentaires;
- la première réunion d'information des tuteurs prévue pour octobre a seulement eu lieu la semaine passée;
- les modules de formation des stagiaires ont été élaborés par des experts extérieurs à la pratique scolaire, sans aucune concertation avec les formateurs potentiels;
- les équipes de formateurs n'ont même pas encore été désignés et la procédure de recrutement et de nomination manque de transparence (quels critères de sélection sont appliqués ?);
- aucune formation des tuteurs n'a été mise en oeuvre ou n'est prévue dans un proche avenir.
Au-delà de ces déficiences scandaleuses d'un point de vue pédagogique, organisationnel et humain subsiste une panoplie de problèmes irrésolus d'ordre juridique, et cela quinze jours avant l'entrée en service des nouveaux aspirants-professeurs:
- le projet de loi sur le répétiteur sera voté au plus tôt en janvier 1999 (s'il est voté );
- à défaut de cette loi, le projet de règlement grand-ducal sur le stage réformé doit être ajourné;
- les textes transitoires proposés contiennent des formules inadmissibles en matière de responsabilité professionnelle et civile des tuteurs pour les faits et gestes des stagiaires dans leurs classes.
Au lieu de prétendre que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, de tabler sur une procédure d'urgence et de mettre au pilori un syndicat qui n'a fait que répondre à son devoir d'information et de défense des membres actuels et futurs de la profession enseignante, Madame la Ministre de l'Education nationale ferait mieux de suivre enfin la voix de la raison en remettant d'une année le début du nouveau stage.
Cette réforme est fondamentale pour l'avenir de l'enseignement et aucun responsable politique ne devrait se payer le luxe de la compromettre en la bâclant.
Communique par le SEW-OGBL

Luxembourg, le 12 décembre 1998