L'inscription au lycée - pas toujours facile (Journal 4/2005)

29.12.2005

Presque tous les élèves ressentent la procédure du passage de la sixième année d'études du primaire vers le secondaire comme une expérience stressante et un peu traumatisante, et ceci pendant de longs mois. Les élèves se trouvent dans une situation d'incertitude et attendent avec impatience le moment où leur situation est claire où ils connaissent enfin le verdict de l'avis d'orientation et peuvent choisir leur lycée. Mais après les tests, les interventions du psychologue, les entretiens avec le titulaire et le psychologue, tous les devoirs en classe de la sixième année d'études qui sont pris en compte, toutes les discussions à la maison et à l'école, la visite des lycées dans le cadre de l'ORIKA (Orientation fir Kanner) et des portes ouvertes, il y a encore des élèves qui ne se trouvent pas au bout de leurs peines.

Voici le récit d'une inscription au lycée qui malheureusement ne peut pas être considérée comme une exception: Un garçon, ayant opté pour une classe sportive du Lycée Aline Mayrisch, participe au test d'aptitude physique pendant le mois de mai. Le 6 juin on demande des copies du bulletin du premier et deuxième trimestre de la sixième année d'études et l'avis d'orientation qui est à envoyer dès réception. On prie aussi de ne pas inscrire l'élève au préalable avant les résultats des tests physiques.
Le garçon obtient une réponse négative par écrit le jeudi 3 juillet, le délai d'inscription dans les lycées étant fixé au 7 juillet. Pour avoir une chance d'intégrer une classe sportive après un désistement d'un autre élève, il décide de s'inscrire quand même au LAML. Déjà quelques jours après la fin des inscriptions des copains de classe reçoivent une réponse de leur lycée. Que leurs vacances commencent. Le LAML reste muet. Au téléphone, notons au passage que l'accueil au téléphone est pour le moins indigne d'une institution publique, lesparents des candidats sont informés qu'il n'y aurait aucune réponse avant le 18 juillet. Le LAML nécessite 10 jours pour compter les inscriptions et faire son choix. Des parents qui voulaient partir en vacances ont dû retarder leur départ.
Le 18 juillet, l'élève reçoit une réponse négative du LAML. Il est clair que les lycées en vogue pour le moment ne puissent pas accepter tous les élèves désirant s'inscrire. Tout le monde en est conscient et accepte qu'ils soient envoyés dans un autre lycée.

Au cours des portes ouvertes du LAML, les responsables avaient promis aux parents que les élèves ne pouvant être admis au LAML trouveraient une place au campus Geesekneppchen. Or d'après la lettre reçue le 18 juillet, il n'en est rien. Il reste trois lycées au choix: le Lycée des Garçons au Limpertsberg qui rallonge le trajet journalier en bus d'une bonne heure, le Neie Lycée ( !) et le Lycée Josy Barthel de Mamer. N'étant pas admis dans un autre lycée ne semble pas être la bonne motivation d'opter pour le Neie Lycée.
Au LAML, impossible de joindre le directeur au téléphone, tous les responsables sont partis pour une réunion.

Connaissant le système luxembourgeois, les parents appellent quand même le Lycée Michel Rodange. L'accueil au téléphone est chaleureux et poli, et il reste encore quelques places à briguer. Pour ne pas manquer cette chance, la mère se hâte au LMRL pour assurer l'inscription. On lui demande d'aller au LAML pour récupérer le dossier du garçon et de le transférer au LMRL. Au secrétariat du LAML on refuse de rendre le dossier. En racontant sa mésaventure au retour au LMRL, on y passe un coup de fil de l'autre côté pour qu'on remette ce dossier (qui ne contient pas de document secret) aux mains de la mère. Mais la deuxième tentative au secrétariat du LAML échoue encore et le responsable du LMRL doit se rendre personnellement au secrétariat du LAML pour qu'ils obtiennent enfin ces fameux papiers.

Notons qu'un parent d'un autre élève qui suite à cette même lettre veut inscrire son enfant au Lycée de Mamer plus tard au cours de l'après-midi semble avoir eu beaucoup de chance, car on lui dit qu'il a eu la dernière place disponible.
Après ces expériences on peut se poser la question si les parents vont toujours prendre le système scolaire luxem bourgeois au sérieux.
Pour éviter le sentiment de l'arbitraire, il faudrait rendre transparents les critères selon lesquels les élèves sont « choisis » dans les lycées. Les rumeurs qui circulent parmi les parents sur les critères des lycées pour accepter les élèves ne contribuent pas à améliorer l'image de notre école publique.
Pourquoi ne pas faire d'inscriptions où les élèves choisissent 3 lycées en indiquant leur ordre de préférence. Ou faut-il vraiment conseiller aux parents d'appeler les lycées de leur choix pour insister ou même leur dire d'ajouter une lettre de motivation pour l'inscription.
Terminons par la constatation que l'engagement qu'on a montré au LMRL a rassuré le garçon d'avoir fait le bon choix...

Arendt Patrick