ENTREVUE SEW/OGBL – MENJE/SFP

06.02.2019

ENTREVUE SEW/OGBL – MENJE/SFP

En date du 14 janvier 2019, une délégation du SEW/OGBL a rencontré Madame Véronique Schaber, directrice du SFP ainsi que Madame Marielle Bruck et Messieurs Pierre Reding et Romain Nehs du MENJE sur des sujets concernant la formation professionnelle et autres problèmes d’actualité.

  1.  Formation professionnelle
  •  Politique de communication

Le SEW/OGBL regrette le manque de communication de ces derniers mois – à tous les niveaux – au sein de la formation professionnelle. Ce manque de communication peut être constaté aussi bien dans les relations du SFP avec les syndicats qu’avec les groupes curriculaires et les commissions nationales de formation. L’impression d’une communication ultra réduite entre quelques rares initiés est prédominante. La directrice du SFP informe le SEW/OGBL qu’une restructuration interne du SFP depuis le début du mois de janvier 2019 devrait améliorer les relations entre tous les partenaires concernés.

  • Horaires et programmes surchargés dans la formation professionnelle

Le SEW/OGBL s’informe auprès du SFP sur les mesures prises, respectivement à prendre dans les mois à venir pour régler le problème des horaires et programmes surchargés dans la formation professionnelle et surtout dans la division administrative et commerciale du régime de technicien. La directrice du SFP explique que les propositions du SEW/OGBL ont été personnellement remises par elle au groupe curriculaire afin de les intégrer dans les discussions en vue de l’année scolaire prochaine. Quant aux mesures immédiates, elle informe le SEW/OGBL que les élèves techniciens de la division administrative et commerciale fréquentant le module préparatoire Français en classe de 1TPCM seront exceptionnellement libérés, cette année scolaire, du cours de FRACO lors du 2e semestre à venir.

  • La mise en place d’une journée de repêchage lors des PIF dans la formation professionnelle

Le SFP confirme qu’il compte organiser une journée de repêchage, du moins pour une majorité des formations concernées, au plus tard pour les PIF de la session 2020. Le SEW/OGBL continuera à suivre ce dossier avec toute l’attention nécessaire et n’hésitera pas à intervenir si la mise en place de cette mesure continue à trainer en longueur.

  •  Organisation de la session d’automne du PIF dans les formations du technicien

Le SEW/OGBL demande à savoir comment il se fait que les élèves ayant passé la session d’automne de leur PIF au tout début du mois d’octobre ont dû attendre le début du mois de décembre avant de recevoir officiellement leurs résultats ? Qu’en-est-il, dans ces conditions, de la possibilité, pour ces élèves, de postuler pour le BTS après la session d’automne ?

Le SEW/OGBL met en doute, dans ce dossier, le sérieux des discussions entre le MENJE et les lycées offrant le BTS. Constatant une baisse de fréquentation des élèves techniciens dans les BTS luxembourgeois, du moins au niveau de la formation administrative et commerciale, il demande à ce que le MENJE établisse d’urgence des statistiques sur la fréquentation de ces BTS par les étudiants techniciens avant et après la réforme de la formation professionnelle. S’il s’avèrerait que la fréquentation des BTS par les étudiants techniciens a diminué substantiellement, le SEW/OGBL demande à ce que les raisons de cette diminution soient analysées et que des travaux soient entamés afin d’ajuster les formations techniciens aux exigences des formations BTS. Le SEW/OGBL demande également à ce que des statistiques soient établies, afin de permettre une analyse du devenir des élèves techniciens après la fin de leurs études secondaires.

  •  Obtention du certificat de réussite du cycle moyen dans la formation du technicien

Le SEW/OGBL rappelle au MENJE qu’il existe toujours une incohérence au niveau du passage de la classe de 3e en classe de 2e dans la formation du technicien. Alors qu’il suffit d’avoir réussi 90 % des modules pour passer en classe de 2e, les élèves n’obtiennent leur certificat de réussite du cycle moyen qu’avec une réussite de 100% de ces mêmes modules. Le MENJE semble conscient du problème, mais ne propose pas de solution immédiate. Le SEW/OGBL insiste à ce que les élèves de la formation professionnelle soient traités comme tous les autres élèves de l’ESC et de l’ESG. Ces derniers reçoivent bien une attestation de réussite, même en compensant une, voire plusieurs faiblesses avec des notes entre 20 et 29.

  •  European Computer Driving License (ECDL)

Sans nier l’importance de l’ECDL, le SEW/OGBL ne peut soutenir le fait que l’ECDL soit imposé comme un module obligatoire dans certaines formations sans que les élèves puissent profiter d’une préparation adéquate par du personnel qualifié. Le SEW/OGBL demande à ce que ce module soit retiré du programme scolaire et qu’il soit proposé aux élèves dans le cadre d’un cours du soir – décentralisé - organisé par la Chambre des Salariés. Le financement serait, comme actuellement, pris en charge par le MENJE, mais la participation des élèves deviendrait facultative et non contraignante.

  •  Note-bilan dans la formation professionnelle

Le SEW/OGBL demande à ce que, dans le cadre de la réintroduction des notes chiffrées dans la formation professionnelle, une discussion soit lancée sur la prise en compte éventuelle d’une note-bilan en classe terminale, à l’instar de ce qui se pratique dans les classes terminales de l’ESC et de l’ESG.

      2. Autres sujets d’actualité

  •  La politique de recrutement du MENJE

Pour le SEW/OGBL, le manque de personnel dans certaines branches comme l’Informatique et les Mathématiques devient de plus en plus problématique. D’un côté, le MENJE met en avant les formations et spécialisations dans le domaine des STEM (Science, Technology, Engineering, Mathematics) et de l’autre, il n’arrive pas à recruter le personnel qualifié nécessaire pour assurer ces cours, entraînant ainsi une pénurie importante de personnel spécialisé qui risque de s’aggraver dans les années à venir. Le MENJE est conscient du problème, mais ne propose aucune solution viable à l’heure actuelle. Le SEW/OGBL reste par conséquent très sceptiques quant à la politique de recrutement actuelle du MENJE. Il exige du MENJE qu’il mène enfin une politique de recrutement ambitieuse afin de rendre le métier d’enseignant de nouveau attractif, au risque d’aller droit dans le mur s’il n’y arrive pas.

  • Les nouveaux critères de promotion et la mise en place de cours de base/cours avancés au cycle inférieur de l’ESG

Selon le SEW/OGBL, une très large majorité des lycées utilise la différenciation interne pour organiser les classes du cycle inférieur en cours de base et cours avancés, et ceci malgré le fait que le niveau d’hétérogénéité dans une majorité de classes n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui. Il est évident que cette décision repose plus sur une logique organisationnelle que pédagogique. Or, il s’avère que plus une classe est hétérogène et importante en nombre, plus les problèmes sont multiples si elle est organisée par différenciation interne. Par ailleurs, le SEW/OGBL a également de sérieux doutes quant à l’application des nouveaux critères de promotion qui ne faciliteront pas l’orientation et ne la rendront ni plus efficace, ni plus juste. Dans un premier temps, le SEW/OGBL demande à ce que

  • une étude sur la nouvelle mise en place du système de cours de base/cours avancés soit effectuée auprès des enseignants à la fin de l’année scolaire afin d’en tirer des informations utiles quant aux aspects positifs et négatifs de cette nouvelle mesure,
  • les élèves soient informés régulièrement, dès la classe de 7e, des conséquences que leurs résultats peuvent avoir sur leur promotion à la fin de la classe de 5e et ceci à travers des avis d’orientation provisoires,
  • le MENJE s’applique à diffuser aux parents et élèves des brochures de vulgarisation qui expliquent d’une manière simple et précise les critères de promotion actuellement en vigueur.

Le MENJE ne s’oppose pas à de telles mesures sans toutefois, à l’heure actuelle, donner des indications plus précises. 

  • Le « Bildungsdësch »

Comme le nouveau « Bildungsdësch » regroupe une multitude d’acteurs différents, des parents et élèves aux experts les plus titrés dans les secteurs les plus divers en passant par des représentants du collège des directeurs, de la société civile et des professionnels de l’éducation, le SEW/OGBL demande à savoir qui sont ces représentants des professionnels de l’éducation ? Les représentants du MENJE refusent de répondre à la question, argumentant que le ministre Meisch veut rencontrer les syndicats personnellement pour les informer sur le fonctionnement du « Bildungsdësch ». Pour le SEW/OGBL, il est impératif que les syndicats d’enseignants fassent partie du « Bildungsdësch ».

  • Les décharges pour régence

Le SEW/OGBL fait remarquer aux responsables du MENJE que les tâches et obligations des régents ont fortement augmentées ces dernières années, parallèlement à une diminution généralisée de la décharge accordée à ces derniers. De plus, les décharges régences varient parfois substantiellement d’un lycée à l’autre, d’un enseignement à l’autre respectivement d’une classe à l’autre. Si le SEW/OGBL se montre d’accord que les décharges pour régence puissent être différenciées selon le niveau d’étude, selon le régime d’enseignement, selon le nombre d’élèves etc., il exige toutefois que le contingent à disposition des directions de lycées pour ces décharges soit substantiellement augmenté et que le MENJE, en collaboration étroite avec les syndicats, s’attache à proposer une revalorisation du travail de régence au sein d’un système équitable avec des règles à respecter par les directions de lycée, règles qui doivent être identiques à tous les lycées et tous les ordres d’enseignement du pays. Le MENJE se dit prêt à se pencher sur ce dossier et de faire une proposition aux syndicats en vue d’une négociation ultérieure.

  • Le comité à la conférence du lycée

Le SEW/OGBL n’est pas satisfait du rôle actuellement dévolu au comité à la conférence du lycée, seul organe où les enseignants sont représentés et qui a été démocratiquement élu au sein du lycée. Le SEW/OGBL demande à négocier avec le MENJE afin de redéfinir le rôle de ce comité et notamment un élargissement de ses compétences et attributions. Il demande notamment que le comité soit obligatoirement associé à toutes les décisions concernant le profil du lycée, sa politique d’orientation, son plan de développement scolaire, l’organisation de ses journées pédagogiques, sa politique budgétaire, sa politique de recrutement, etc. Dans l’attente d’une réponse du MENJE, le SEW/OGBL va affiner ses positions sur le rôle futur du comité à la conférence du lycée.

  • Le compte épargne-temps

Le SEW/OGBL demande à recevoir des détails sur les possibilités concrètes offertes aux enseignants dans le cadre de la nouvelle loi sur le compte épargne-temps. Un enseignant pourrait-il, par exemple, prendre une année de congé payé en plein milieu de sa carrière ? Un enseignant pourrait-il, par exemple, renoncer à 2 heures supplémentaires une certaine année et profiter d’une décharge CET de 2 heures une autre année ? Dans l’affirmative, un directeur pourra-il refuser un tel congé ou une telle décharge pour besoins de service et ceci de manière répétée ? Le MENJE confirme que la loi prévoit effectivement toutes ces possibilités. Il fait appel à la bonne volonté et au bon sens des directions de lycée pour faire appliquer correctement les textes de loi. Afin de clarifier la situation, le MENJE indique vouloir rédiger une instruction aux directions à ce sujet.

  • L’Institut de formation de l’Education nationale

Le SEW/OGBL conteste le flou juridique autour de certaines tâches régies par l’IFEN et notamment le fonctionnement des jurys et commissions d’évaluation du stage des fonctionnaires-stagiaires. Selon le SEW/OGBL, s’il y a bien un certain nombre de critères à respecter par les jurys et commissions en question, critères indiqués dans un VADE MECUM élaboré par l’IFEN. Ces critères n’ont pourtant aucune valeur juridique faute de base légale. En cas de contestation de certaines décisions du jury, un recours contre ces dernières semble donc de facto impossible. Le MENJE se montre surpris des propos du SEW/OGBL et propose d’inviter des représentants de l’IFEN à la prochaine entrevue avec notre syndicat.

  • Contestation d’un calcul de traitement

Le SEW/OGBL attire l’attention des responsables du MENJE à un problème de calcul de traitement survenu à un de ses membres à qui on refuse de payer les heures supplémentaires du mois de février 2018 pour le simple fait que la particularité de sa situation n’est pas prévue par le programme « UntisCentral ». Le SEW/OGBL remet le dossier de l’affaire au MENJE et exige de ce dernier une régularisation de la situation dans les meilleurs délais.

  • International School Michel Lucius

Le SEW/OGBL revient au problème récurrent de la gestion de l’ISML en se référant à la nième situation conflictuelle d’un membre du personnel enseignant de ce lycée. Le MENJE se dit prêt à aider l’enseignant dans sa situation problématique avec sa direction, engagement que le SEW/OGBL apprécie. Le SEW/OGBL reproche toutefois au MENJE de persévérer à ne pas vouloir s’occuper du problème de l’ISML dans sa globalité, dirigé par une direction dépassée dans tous les sens du terme.

  • Divers

Faute de temps, les sujets qui suivent n’ont pu être traités. Le SEW/OGBL a notifié par écrit au MENJE ses remarques et propositions avec prière de réagir dans les meilleurs délais.

  • La revalorisation de diverses prestations pécuniaires

Le SEW/OGBL est d’avis que certaines prestations en dehors de la tâche normale des enseignants doivent être revalorisées. Il s’agit notamment des prestations suivantes:

  •  Tarif horaire pour l’examen pratique du PIF
  • Tarif de base pour les commissions d’examen
  • Tarif par copie pour les examens de fin d’études, tous ordres d’enseignement confondus
  • Tarifs pour les jurys d’examen, les commissions nationales et autres groupes de travail
  • Tarifs pour l’encadrement des travaux de fin d’études
  • Tarif kilométrique

Parallèlement, le SEW/OGBL exige l’abandon de la mesure d’économie qui veut que toutes les prestations soient diminuées automatiquement de 25%.

       - La situation du professeur-candidat

Le SEW/OGBL doit constater qu’en l’état actuel, le MENJE refuse de revaloriser la situation contractuelle du professeur-candidat. Le SEW/OGBL n’accepte pas cette situation et conteste, entre autres, l’application défavorable de la loi envers les professeurs-candidats et le refus de faire bénéficier ces derniers des deux avancements en traitement prévus après trois, respectivement dix années de carrière.

  • L’encadrement des enseignants-stagiaires pendant les périodes de stage

Le SEW/OGBL conteste le fait que le stagiaire n’effectue son stage que dans un seul ordre d’enseignement et qu’il n’est plus encadré que par un seul tuteur pendant la durée de stage.

      -  La gratuité des photocopies

Il s’est avéré que malgré les multiples interventions du SEW/OGBL, le système de gratuité des photocopies pose toujours problème dans les lycées et notamment en ce qui concerne son application dans certaines branches de l’ESC et de l’ESG. Le SEW/OGBL continue à exiger que toutes les photocopies distribuées aux élèves, sans exception, deviennent gratuites et que tous les élèves ayant déjà payé des copies au cours de l’année scolaire en cours soient remboursés des frais encourus.

 

Communiqué du SEW/OGBL                            Luxembourg, le 6 février 2019