Epreuves communes au Fondamental: Tout ça pour ça ?

Epreuves communes au Fondamental: Tout ça pour ça ?
Vers la mi-mars débutent les traditionelles épreuves communes permettant un complément d’information pour l’orientation des élèves vers l’enseignement secondaire.
A l’origine, la distribution se faisait par envoi postal à l’adresse privée des enseignants concernés. Plus d’une fois et devant l’absence de l’enseignant (en cours au moment du passage du facteur), les épreuves étaient au mieux remises à un voisin, au pire laissées sur le perron de la porte.
Après l’histoire du « School Leak », des mesures de sécurité ont été établies par le Ministère. Les épreuves sont envoyées uniquement à une école (même en cas de différents bâtiments) et à un membre du personnel enseignant désigné qui ne doit pas faire partie du cycle 4, cycle dans lequel les épreuves sont passées. L’enseignant désigné reçoit un courriel dans lequel est stipulé qu’« il est important de respecter de manière stricte les consignes de distribution et de suivre scrupuleusement les modalités d’exécution. » Entre autres, on peut y lire que jusqu’à sa distribution finale chaque matin le jour de l’épreuve correspondante, il est impératif de « garder le matériel sous clé et prendre des mesures de sécurité adéquates. »
Afin de garantir la bonne distribution, un collaborateur du Ministère fixe un rendez-vous par téléphone et fait suivre un mail. En cas d’absence de la personne désignée, les épreuves seraient remises à la Direction de Région avec l’obligation pour l’enseignant désigné de les y récupérer. En outre, il est demandé de confirmer l’horaire pour qu’il y ait une trace écrite en cas de pépin.
Dans l’absence de toute définition concrète, il revient donc à chaque école fondamentale de faire en sorte à ce que ces mesures de sécurité soient à la hauteur. Dès lors, toute la responsabilité est déléguée à l’école, respectivement à l’enseignant désigné – un processus bien rôdé.
Si le Ministère n’a manifestement pas confiance en l’intégrité des enseignants du cycle 4 pour la réception, le stockage et la distribution des épreuves, ces mêmes enseignants semblent (pour l’instant encore) néanmoins pouvoir faire passer les épreuves à leur classe. Mais à quand le regroupement des élèves dans des grandes salles communes, surveillés par des surveillants agréés – histoire « ne pas compromettre la comparabilité au niveau national »? Cela rappelle vaguement un concept d’antan…
La lourdeur du processus de distribution et de passation démontre bien le statut que ces épreuves ont acquis au cours des années. Initialement prévues comme complément d’information pour l’orientation, elles se sont substituées à l’examen de passage, qu’elles devaient en fait remplacer. En fin de procédure d’orientation, les élèves du 4.2. subissent un terrible accroissement de pression, alors que l’enseignant aura eu l’occasion à maintes reprises au cours des deux années du cycle 4 de se faire une idée du niveau de l’élève et de proposer une orientation aux parents.
Le SEW/OGBL exige du Ministère de l’Education de remettre ces épreuves à leur juste place dans la procédure d’orientation et de simplifier tout le processus de distribution, stockage et diffusion afin de ne pas accabler plus que nécessaire les écoles fondamentales.
Communiqué par le SEW/OGBL, le 12 mars 2019