Une rentrée normale ?

Face à l’incompréhension du cafouillage dans les mesures prévues dans les écoles et lycées, la colère gronde chez les enseignants, mais aussi dans la population.
Les manœuvres d’évitement, de lettre morte et de balayage de main souverain et suffisant des injonctions des enseignants, pourtant premiers concernés, ne marchent plus.
Acculé, le ministre se voit obligé de réagir lors de conférences de presse où, fidèle à lui-même, il tente de réexpliquer pour la nième fois les choses à ceux qui ne veulent ou ne peuvent comprendre.
Les enseignants – en première ligne – suivent les consignes actuelles ainsi que les gestes barrières édictés par le ministre : Respect de la distanciation sociale, port du masque en permanence sauf lorsque l’élève est assis à sa place et ventilation régulière des locaux.
L’application de ces mesures doit donc logiquement être considérée comme geste barrière en soi, sous peine de mettre en déroute les principes décrétés par le ministre lui-même.
En l’absence totale de stratégie d’implémentation, la technique de vente du ministre consiste à répéter le concept du dispositif sanitaire à trois niveaux en agrémentant le tout de quelques détails évidents et futiles.
Face à la complexité du problème, les professionnels de l’éducation – enseignants, éducateurs, directions – constatent les lacunes évidentes et ne cessent de proposer leur aide au ministre. Ces experts du terrain demandent à cerner les différents cas de figure, à définir les voies et canaux de communication, à discuter des implications de chacun des scénarios pour les différents acteurs de la communauté scolaire et surtout, à informer ces derniers par écrit des consignes retenues.
Aux nombreuses interpellations des enseignants sur la marche à suivre, un « on verra au cas par cas » ou autre « il faut faire preuve de bon sens » renvoient la responsabilité complète aux premiers concernés, sans pour autant qu’une prise de décision soit autorisée à ces derniers.
La proposition du SEW/OGBL de créer dans l’urgence un groupe de travail multidisciplinaire n’est pas suivie par le ministre. C’est pourtant la seule manière de trouver une réponse concertée aux problèmes majeurs qui nous préoccupent.
En même temps que le dernier communiqué officiel du MENJE indique que « les deux ministres [de l’Education et de la Santé] ont insisté sur l’utilité d’avoir des règles claires et compréhensibles par tous pour limiter la propagation de la COVID-19 parmi la population », la réalité est toute autre : le ministère tend, aujourd’hui, plus à formuler des recommandations que des consignes, ajoutant ainsi une dose d’approximation à une situation déjà plus que floue.
Le SEW/OGBL doit malheureusement constater que le ministre continue à se fourvoyer par peur de perdre la face, alors que la confiance se gagne par l’implication des acteurs locaux et premiers concernés. Le SEW/OGBL en appelle donc une nouvelle fois au ministre pour qu’il mette en place d’urgence une plateforme multidisciplinaire visant à définir dans le détail toutes les mesures à appliquer pour les écoles et lycées et ce pour tous les cas de figures possibles.
La rentrée se voulait normale, elle est actuellement paranormale et se dirige prestement vers une situation plus qu’anormale.