Rapport: Réunion concernant les écoles internationales publiques
Rapport de l’entrevue du SEW/OGBL Département secondaire avec Messieurs Claude Huss, chef de la direction générale de l’enseignement secondaire et Robert Hendel, chef du service des offres internationales et européennes
Représentants du SEW/OGBL : Vera Dockendorf (Porte-Parole), Michel Reuter (Porte-Parole du SEW), Sébastien Donjon (Représentant des enseignants internationaux au sein du SEW), Guy Havé (Membre de la direction syndicale du SEW), Sara Lopes Sousa (membre du comité secondaire du SEW), Gilles Bestgen (secrétaire central adjoint du SEW)
1. Indemnités pour l’élaboration des questionnaires, les corrections, et toute autre tâche liée aux examens finaux des classes S7
Le premier point de l’ordre du jour était la question des indemnités pour les enseignants des classes terminales, en ce qui concerne l’élaboration des questionnaires, les corrections, et toute autre tâche liée aux examens finaux.
L’EIDE était la première école internationale nationale impliquée dans ce processus, et les enseignants n’ont pas reçu d’indemnités pour des tâches similaires à celles de leurs homologues engagés dans l’examen de fin d’études secondaires du système national.
Les représentants du MENJE se sont dit conscients du problème, mais ont affirmé qu’ils étaient en train de faire une analyse globale de la situation afin d’analyser les différentes tâches, les similitudes et différences entre les deux systèmes pour trouver des modalités communes ou bien des solutions spécifiques. Le but serait de mettre en place des indemnisations supplémentaires qui seraient comparables aux indemnités du système national.
Claude Huss a rassuré les représentants du SEW que d’ici le printemps le MENJE pourrait fournir des réponses aux questions posées, que le MENJE restait optimiste à pouvoir fournir une solution, éventuellement intermédiaire avant l’élaboration d’une solution définitive.
Le SEW/OGBL regrette que le ministère n’envisage pas de remboursement rétroactif pour les travaux prestés des enseignants en classes terminales lors de l’année académique 23/24, préférant se concentrer sur l’analyse de l’année académique en cours.
Toute indemnisation future sera relative aux prestations supplémentaires fournies pour les classes terminales internationales. Le SEW/OGBL a donné l’exemple de la préparation des questionnaires oraux dans le système international, qui dépasse de loin la tâche semblable dans le système national.
Claude Huss a réitéré que les différences restaient à clarifier, et qu’il faudrait voir la préparation des examens ensemble avec les autres moments d’évaluation de l’examen final, que ce soit l’épreuve en tant que telle ainsi que l’évaluation. Il a rappelé aussi que certaines mesures compensatoires avaient été mis en place dans le système national, comme l’exemption des 25 premières copies d’examen des indemnités spécifiques de l’examen de fin d’études secondaires.
2. Calendrier scolaire de l’EIDE
Suite à une remarque du SEW/OGBL au sujet de la différence de deux semaines entre les débuts des cours à l’EIDE et les autres établissements scolaires, les représentants du MENJE ont aussi assuré vouloir harmoniser le début et la durée de l’année académique dans les deux systèmes, qui est aussi une demande des directions des lycées concernés. À cet effet, il faudra trouver une solution et un accord avec Bruxelles.
3. Droit à la mutation des employés-enseignants dans le système international
Le point suivant était le droit à la mutation des employés-enseignants dans le système international.
Claude Huss tenait à rappeler qu’une solution générale pourrait être semblable à la procédure de mutation pour les employés nationaux. Dans cette dernière, les employés sont réaffectés à la fin de leur stage sans garantie de recevoir un poste dans le lycée de leur choix. A ce stade, le choix d’écoles internationales agréées est assez limité, et une mutation pourrait engendrer des conséquences considérables pour les enseignants.
Robert Hendel a ajouté que dans le passé, des solutions individuelles pour les enseignants désireux de changer d’école ont pu être trouvées. Il a ajouté qu’il mettait en garde d’un système de mutation généralisé, considérant la diversité et la spécificité des profils d’enseignants requis dans les écoles internationales. Cependant le MENJE a la volonté de soutenir les enseignants qui lui présentent des besoins personnels convaincants pour changer d’école internationale et est ouvert à toutes propositions en relation avec la mise en place d’une procédure de mutation pour les employés enseignants.
Le SEW/OGBL a insisté sur le fait que les postes à pourvoir dans les écoles internationales devraient être plus visibles pour les enseignants concernés. La plateforme GovJobs pourrait être utilisée à cet effet. Cette transparence pourrait en même temps être un moyen de limiter des remplacements aléatoires d’enseignants dans la même branche. Les représentants du MENJE partagent la réflexion qu’un lycée qui apparemment n’a plus besoin d’un profil d’enseignant spécifique ne devrait pas avoir la possibilité de recruter le même profil dans l’immédiat. Par rapport à la transparence de la procédure de recrutement, elle est seulement applicable jusqu’à un certain degré, étant donné que certaines décisions dépendent de besoins variant fortement en fonction de l’organisation des classes.
Le SEW/OGBL a ensuite évoqué le cas de quelques enseignants qui ont été contraints à enseigner des cours dans un régime linguistique qui ne correspondait pas à leur profil linguistique. A cet effet, il a demandé s’il y avait la possibilité d’instaurer une clause langagière dans les contrats afin de protéger les enseignants de cette situation malencontreuse. Robert Hendel nous a informés qu’à ce stade, il n’était pas possible d’insérer une telle clause dans ces contrats.
De plus, le SEW/OGBL déplore que certains directeurs obligent les enseignants engagés dans le système international à enseigner dans des classes du système national, comme les classes du régime préparatoire. Un enseignant anglophone sans une connaissance suffisante des langues officielles nationales est ainsi mis dans une situation plus que défavorable où les difficultés de communication peuvent poser des problèmes, surtout au niveau de la gestion de classe. Les représentants du MENJE ont affirmé que cette pratique semble douteuse et qu’il faudrait leur transmettre des cas spécifiques afin de pouvoir évaluer la situation. Le SEW/OGBL a remarqué que beaucoup d’enseignants concernés se trouvaient dans une situation vulnérable par rapport à leur direction, que par peur de sanctions ils n’osaient pas contester les décisions de l’école. Pour cette raison, une clause dans le contrat de recrutement réduirait considérablement ces abus, tout en apportant plus d’assurance à l’enseignant et de clarté pour la direction.
Une alternative serait un système de opt-in ou opt-out, qui permettrait à l’enseignant de prendre sa propre décision. (Cette pratique se fait déjà pour les enseignants nationaux au Lycée Michel Lucius en ce qui concerne la filière anglophone)
Claude Huss a douté qu’une clause linguistique puisse éliminer les abus complètement. En même temps, il était clair pour lui qu’un enseignant engagé pour sa langue première dans le système international ne peut être amené à enseigner dans le système national excepté dans les conditions prévues par la loi[1].
4. Concept pédagogique de l’EIMLB et responsabilité des enseignants
La discussion s’est ensuite tournée vers la situation à l’EIMLB, et en particulier la question de la responsabilité de l’enseignant dans un concept pédagogique où l’élève peut circuler de façon autonome dans le bâtiment pendant les heures de cours. Robert Hendel a souligné que les élèves ne pouvaient se rendre qu’à des locaux prédéfinis, y étaient sous surveillance et que les enseignants savaient où les élèves se trouvaient. Le concept pédagogique est basé sur un ordre de mérite dans lequel l’élève sérieux peut organiser certains apprentissages de façon autonome. Le SEW/OGBL a rappelé que le titulaire de la classe restait le premier responsable et qu’il fallait un cadre clair qui définissait son rôle en termes de responsabilité. D’ailleurs, en cas d’incident, il est essentiel de savoir où les élèves se trouvent afin de vérifier leur statut ou de communiquer avec des intervenants externes, comme les pompiers ou les forces de l’ordre.
D’après les représentants du MENJE, il y a des panneaux placés stratégiquement sur lesquels les élèves indiquent où ils ont l’intention d’étudier. De plus, les élèves n’ont pas le droit de quitter l’établissement, ce qui semble contraire à ce qui a été rapporté au SEW/OGBL. D’après eux, l’enseignant n’est pas responsable si l’élève a droit à une certaine autonomie règlementée et surveillée par l’établissement.
Le SEW/OGBL insiste que les rôles et responsabilités soient clairement définies afin que l’enseignant ne se retrouve pas mise en cause en cas d’incendie ou de litige.
5. Divers : Cours de langues (fr, all, lux.) & reconnaissance des A-levels acquis au ISLML
Finalement le SEW/OGBL a réitéré deux demandes.
La première est la demande de soutenir les enseignants désireux de prendre des cours de langues afin de favoriser l’intégration dans le système scolaire et au-delà. A cet effet le syndicat souhaite que les frais liés ces formations soient remboursés par l’Etat. Claude Huss a remarqué qu’une autre possibilité serait d’organiser des cours de langues au sein des lycées où les cours pourraient être tenus par des collègues ou par des intervenants d’autres administrations de l’éducation nationale (SFA p.ex.).
La deuxième demande traitait de la situation malencontreuse où les élèves d’écoles nationales doivent payer pour faire reconnaître un diplôme acquis dans une école publique luxembourgeoise. Pour la reconnaissance des A-levels acquis au ISLML, il serait de mise soit de rembourser les frais mentionnés soit d’inclure cette reconnaissance d’office lors de la remise des diplômes.
[1] Article 9.6 de la Loi modifiée du 25 juin 2004 portant organisation des lycées : « Le cadre du personnel des lycées et classes spécialisées de l’enseignement secondaire pour les classes à régime linguistique spécifique et des classes de réintégration peut être complété par des employés enseignants et socio-éducatifs suivant les besoins du service et dans les limites des crédits budgétaires. […] »